vendredi 30 août 2013

Seuls au monde, tome 1

Seuls au monde, tome 1
Emmy Laybourne
Editions Hachette
 "« Ta mère te crie que tu vas louper ton bus. Tu ne prends ni le temps de la serrer dans tes bras ni de lui dire que tu l’aimes. Forcément… Tu dévales juste l’escalier et tu sprintes jusqu’à l’arrêt de bus. Sauf que, si c’est la toute dernière fois que tu dois voir ta mère, tu te mets à regretter de ne pas avoir pris le temps. Y compris de ne pas avoir raté le bus. Là, le mien arrivait, alors j’ai sprinté. » 
Dean aurait vraiment dû dire au revoir à sa mère. Lui, son petit frère, ainsi que tous les autres passagers des bus qui devaient les conduire, comme tous les jours, à l’école. Mais comment auraient-ils pu deviner ce jour-là qu’une catastrophe écologique les pousserait à se réfugier dans un supermarché ? Au-dehors, le monde est en proie à des tempêtes qui ravagent leur petite ville, des fuites de produits chimiques rendent les gens violents ou paranoïaques… ou les tuent, tout simplement. Ils sont quatorze, ils ont entre cinq et dix-sept ans, et ils doivent survivre et garder espoir."
J'avais craqué pour le résumé et c'était l'une de mes plus grosses attentes de cette rentrée littéraire. Toutefois, j'avais un peu peur que l’auteure en fasse trop mais elle ne tombe pas, selon moi, dans les écueils du genre = pas de religionalisme à outrance, pas de scènes gores sans raison, pas de romance gnian-gnian. 
On retrouve les stéréotypes des histoires américaines avec Jake, le beau gosse musclé qui joue au football (quaterback bien entendu) et qui est l'idole de son lycée; Brayden, son copain méprisant; ici l'éternelle pom-pom girl est remplacée par une belle championne de natation, Astrid; le narrateur, Dean, est dans la peau du rat de bibliothèque, un garçon trop vite monté en graine, grand et maigre et qui craque, sans espoir, pour la belle; Niko est un boy scout, un grand coeur aussi courageux qu'il est sérieux; Sahalia, une ado qui veut jouer les grandes malgré ses 13 ans; Josie est douce, sérieuse et charismatique; Alex, 13 ans également, petit génie informatique et également petit frère de notre narrateur. 
Cette bande d'ados est entourée par six jeunes enfants, tous ayant des caractères très marquésUlysses, petit d'origine mexicaine; Chloe petite princesse capricieuse; Batiste marmot prêchi-prêcha assez agaçant; Henry et Catherine deux jumeaux juste adorables; Max, gamin sympa qui n'a pas eu une vie facile. 
Le lecteur s'attache clairement à tous les personnages et tremble pour eux. 
Le scénario est captivant et le style de l'auteure est fluide, simple et agréable à lire. L'auteure a su rendre son récit assez masculin pour que le lecteur est une impression de justesse qui découle du texte. Le style est également très réaliste. Je pense que l'on est facilement captivé par cette quête pour la survie car il est aisé de se projeter littéralement à la place de ces gamins, ou presque pire lorsque l'on est parent, on pense à ses propres enfants en imaginant ces jeunes pris dans la tourmente. 
Dans cette situation effrayante, les adolescents doivent donner le meilleur d'eux-même. Certains en seront capables, d'autres vont avoir plus de mal à collaborer. 
Il y a de la romance au fil du récit et même deux triangles amoureux. Bizarrement, cela passe très bien, même en ce qui concerne les amours croisés (normalement j'ai du mal), ce n'est pas gênant car il y a toujours du respect et une distance de la part d'une des trois personnes impliquées.  Le récit n'est pas tout rose, loin de là, et les scènes plus dures, plus sanglantes sont décrites avec de la retenue. De même que pour un roman destiné à un large public, il y a quelques passages (et surtout un) plus osés mais l'auteure reste dans la maîtrise et ne tombe pas dans la facilité. Les drogues sont également un sujet très présent. 
Le récit ayant pour unité de lieu, le magasince n'est pas une dystopie post apocalyptique avec beaucoup d'action, nous sommes plus dans un thriller psychologique. 
Mais je ne me suis pas ennuyée une seconde et j'ai lu chaque phrase sans jamais ressentir l'envie d'aller plus vite. 
Ce premier tome finit sur un gros suspense, j'ai très hâte de découvrir la suite. 
Note sur l'auteur : Professeure, actrice et désormais romancière, Emmy Laybourne signe avec "Seuls au monde", sa première série.

La couverture française définitive :
 
La couverture de la version originale : 
 La couverture originale du second tome :
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