mercredi 16 octobre 2013

Et à la fin...

Et à la fin, il n'en restera qu'un
Jean-Luc Luciani
Editions Rageot
Collection Rageot Thriller
Nous sommes en 2037, ce n'est pas si loin et pourtant déjà La France a vu de profondes transformations marquer son territoire et la société. Peine de mort rétablie pour les adultes, incarcérations à vie pour les mineurs, le modèle français s'est radicalisé et l'argent semble plus que jamais souverain. C'est dans ce cadre, qu'Artus Gappa, concepteur de jeux et Dimitri Sastinov, patron de chaîne de télé, lancent "La Traque", une émission de télé-réalité qui propose le pire. Le principe ? 10 enfants, de 10 à 17 ans, sont sortis de prison et réunis sur une île. Au bout de la semaine, des votes ont lieu. Celui qui a récolté le moins bon score doit s'élancer sur l'île où il sera traqué par des "killers", qui sont tout simplement des téléspectateurs volontaires qui ont été tirés au sort.
Un jeu mortel redoutable dont un seul devrait finir victorieux... et vivant ! 

L'histoire ne me tentait pas plus que ça au départ, pourtant j'avais acheté "La traque" et "Game Over" et les avait même fait dédicacer pour mon fils aîné par l'auteur lors d'un salon du livre. Mon mari, lui, les avait dévorés mais je n'arrivais pas à m'y mettre, peut-être parce que je n'ai pas aimé Hunger Games (je n'ai lu que le tome 1 et je me suis profondément ennuyée), peut-être aussi parce que des enfants traqués, pris dans l'engrenage d'une télé-réalité morbide, ça me fait peur. Enfin bref, ils étaient là sur mon étagère à m'attendre. Et puis, il a eu cette réédition, en un volume, dans la collection Rageot Triller et soudain une envie de me laisser tenter. Grand bien m'en a pris, j'ai adoré ! Je connaissais déjà la plume de Jean-Luc Luciani à travers la série "Brigade Sud" et le roman "Le jour où j'ai raté le bus" pour lequel j'avais eu un coup de coeur.
"Et à la fin, il n'en restera qu'un" commence directement en pleine action et c'est par des notes, mises en italique et entre parenthèses, que l'auteur nous donne les clefs de compréhension du futur qu'il a créé.
Si le sujet de l'émission de l'histoire est trash, le roman lui heureusement ne l'est pas. C'était ma crainte première, de voir des gamins se faire violemment éliminer. La tension et le suspense sont bien là mais l'auteur sait s'arrêter aux bons moments, en dire suffisamment sans tomber dans le glauque et les détails sanglants.
Étonnamment, je n'ai pas tellement frissonné, j'y ai plus vu une dénonciation des dérives possibles et imaginables de la société et de ce que nous promet les puissances de la télévision et des technologies actuelles. Sans oublier les affres de la pollution...

Le roman fait partie des livres qui restent en tête longtemps, ainsi je n'ai pas eu l'occasion de le lire d'une traite mais pendant tout le temps de mon "entre lecture", l'histoire et les personnages tournaient en boucle dans mon esprit.
Le roman s'ouvre sur une citation de "1984" d'Orwell, le jeu est ponctué par des comptines à la façon des "10 petits nègres" de Christie et se nomme "La Traque", ce qui peut faire penser à "La grande traque" jeu télévisé dans "Running Man" de Stefen King (d'autres éléments y font penser également), télé-réalité de l’extrême, espionnage et surveillance des individus, "Et à la fin il n'en restera qu'un" est lui aussi un excellent roman d'anticipation. 
Nous ne pouvons qu'espérer que le futur de nos enfants ne ressemblera pas à celui-là. ;) A découvrir à partir de 11 ans.

La bande-annonce du livre :
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