Les âmes perdues, tome 2

Le monde du haut

 Jeff Giles

Editions bayard

Pour Zoé, bien des choses ont changé après les mystérieux événements qui l'ont rapprochée de X. Depuis leur baiser d'adieux, la jeune fille pense au chasseur de prime dont elle est tombée amoureuse au point d'être prête à risquer sa vie et à le rejoindre dans les Terres du Bas.

X, quant à lui, a fait le plus grand des sacrifices : pour sauver Zoé et sa famille, il a renoncé à sa liberté et perdu tous ses pouvoirs. Désormais emprisonné aux enfers, il est pourtant déterminé à briser ses chaînes afin de rejoindre Zoé. 

Pour s'affranchir du joug des Seigneurs du Bas, X va devoir affronter des ennemis dont la malfaisance dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer. Il découvre alors l'impensable sur son passé et sa mère...

Les secrets peu à peu révélés pourraient enfin réunir Zoé et X... ou les séparer à jamais.

(voir mon avis du premier tome ICI) 

Alors que le titre de ce volet est "le monde du haut", le lecteur est plongé une bonne partie du livre au plus profond des terres du bas soit les enfers. X est déterminé à sortir des enfers pour rejoindre Zoé. Il pensait avoir un allié auprès des seigneurs mais se retrouve au contraire à cause de lui plongé au plus profond des enfers. Une bonne partie du livre baigne dans la noirceur, nous sommes dans le noir des âmes, les âmes damnées sont là pour être punies de leurs crimes mais leurs bourreaux sont encore plus abominables. Dans tout le récit, mais ici c'est encore pire que dans le 1, les criminels qui sont au plus profond des enfers, même ceux qui ont été affreux sur terre, arrivent à paraître sympathiques et le héros leur fait confiance; ils se repentissent et le disent eux-même qu'ils ont été des hommes effroyables de leur vivant. A côté de ça, X apprend toute l'histoire sur sa mère. Viol, lobotomie, violences, rien n'est épargné aux femmes. Pourtant, ces femmes sont punies pour ça. Mais tout reste crédible et au final le lecteur en vient à se demander si la justice actuelle n'est pas parfois aussi immorale vis-à-vis de certains crimes commis exclusivement pour se défendre (en France, on peut penser à Jacqueline Sauvage bien entendu). 

Il y a des passages durs, très bien décrits, que l'on imagine parfaitement donc l'oppression prend à la gorge. Quand le héros sort des enfers, on est aussi soulagé que lui. 

Pour parler de choses plus joyeuses, il n'y a pas que des personnages sombres. On a de l'humour à travers les relations des amis vivants (eux !) de Zoé. "Hétéronorme", son ex petit copain, un peu crétin mais bonne pâte et Val, sa copine lesbienne qui dépote. 

Après toutes les horreurs qu'auront vécus les héros, je spoile un peu mais tant pis, cette dilogie se termine par un beau happy-end. 

"J'ai besoin qu'il revienne, poursuivit-elle, ses mains me manquent. Son manteau me manque. Ce n'est pas dingue, ça ? Son manteau me manque !

_ En fait, c'est probablement la seule chose sensée que tu aies dite, observa Val. J'ai fait l'amour avec tous les manteaux de Gloria.

Dallas était à la torture. Il feignit de s'étrangler avec sa cravate.

Val lui décocha un regard meurtrier :

_ C'est quoi, ton problème, Monsieur Hétéronorme ?

_ Premièrement, répliqua--il, pourquoi personne ne veut faire l'amour

 avec mon manteau ?..."