Mikado Boy, tome 1
Riko Miyagi
Editions Glénat
Le rideau se lève sur une aventure d'un genre nouveau !
En l'an 12 de l'ère Showa, Hideto Shibata vient d'intégrer le prestigieux collège Teijo qui lui permettra plus tard de se présenter à l'école préparatoire militaire de ses rêves. Seulement voilà, le matin du premier jour, Hide rencontre en chemin une jeune fille inconnue qui non seulement le plonge dans les ennuis mais en plus lui vole son carnet d'élève. Arrivé en retard au collège, Hide est aussitôt puni et devient la risée de ses camarades ! Déterminé à récupérer son carnet, il poursuit la jeune inconnue jusque dans les locaux de l'énigmatique compagnie Kanda, où le propriétaire, Goro, lui fait passer une série de tests mystérieux...
Je ne connaissais l'auteure, avec sa célèbre série Mei's Butler, que de nom, sans jamais l'avoir lue. Attirée par la couverture très classe de Mikado Boy, j'ai eu envie de découvrir ce premier volume. D'autant plus qu'il est bon de savoir que la série est déjà terminée au Japon et qu'elle compte 4 tomes.
Le récit démarre par la rencontre du lecteur avec le jeune héros et sa famille. Hide (Hideto Shibata) vit chez son frère et n'est pas insensible au charme de sa belle-soeur. Le premier jour de son entrée au collège, il sauve une jeune fille. En le remerciant celle-ci lui vole son premier baiser... ainsi que son carnet d'élève. Les événements liés à cette rencontre s'enchaînent et Hide se retrouve engagé dans les services secret de renseignement, devenant ainsi un Mikado boy.
"En ce monde ce ne sont pas les plus forts qui survivent, ni même les plus intelligents, les seuls qui s'en sortent sont ceux capables d'évoluer."
L'action se déroulant en 1937 au début de la seconde guerre sino-japonaise, la situation historique et politique forme une toile de fond quelque peu sombre et forcément intrigante. L'espionnage, les magouilles entre hauts gradés et politiciens sont des aspects bien menés. Mais pour moi, ce qui fait le sel de cet opus ce sont certains instants touchants et profonds des quelques protagonistes principaux; ces passages, où l'amitié et l'espoir en un avenir meilleur dominent, sont très doux.
Chaque personnage semble cacher deux visages bien différents... Hide est simple et naïf (du moins au départ) mais il est également surdoué et possède des capacités physiques impressionnantes. Son grand frère ne paraît pas non plus être un simple officier.
Gin, le Mikado Boy numéro 2, au physique androgyne, sait jouer de ses charmes enfantins pour obtenir ce qu'il souhaite, et en même temps fait preuve d'une détermination à toutes épreuves. Le passé de Kanda, l'homme à la tête du service secret impérial, semble réserver quelques moments intenses et des révélations seront certainement encore à venir. Je suis en effet curieuse d'en apprendre plus sur le passé de chacun.
"Ceux qui ont le pouvoir n'ont pas forcément raison.... il ne manqueront pas de tenter de t'intimider par le futur. Le plus important est de toujours penser par soi-même."
Mon seul regret concernant la série, c'est le jeu sensuel auquel se livrent certains personnages. Ambiguïté sexuelle, rapprochements des corps, cela n'apporte rien à l'intrigue et c'est un peu trop poussé à mon goût.
Les simples passages où Gin taquine Hide, comme deux adolescents de 12 ans pourraient le faire, pourrait largement suffire à apporter de l'humour. Le personnage de Momoko (la femme à la poitrine avantageuse) manque clairement de finesse, dans le dessin et dans ses actions.
Quant au graphisme, il est fluide et précis. De part l'époque où se déroule le récit, le style des costumes et décors est volontairement rétro. On peut même noter une tendance s'approchant du steampuck lorsque les deux amis sont en mission.
En résumé, Mikado Boy est une bonne surprise. Rythmé, amusant, et aux dessins agréables, la lecture se révèle très plaisante. A découvrir dès 13 ans.