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vendredi 23 janvier 2015

Elle s'appelait Tomoji

Elle s'appelait Tomoji
Jirô Taniguchi
Editions Rue de Sèvres
 Japon, début du XXe siècle, préfecture de Yamanashi. Là, au coeur d’un monde rural paisible dont les rythmes et les préoccupations paraissent à des années-lumière de la trépidante Tôkyô, l’existence de la jeune Tomoji, d’abord enfant puis adolescente et enfin jeune femme, suit les méandres d’une destinée humaine capricieuse, marquée par l’alternance des joies, des souffrances et des coups du sort. Elle connaîtra surtout, grâce à sa rencontre avec le séduisant Itô, le bonheur de l’éveil à l’amour, clé de son épanouissement futur.
À travers un portrait de femme d’une émouvante simplicité, Jirô Taniguchi évoque un Japon rural qu’il n’avait encore jamais traité, à l’orée du XXe siècle. Taniguchi met en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l'entre-deux-guerres (1925 - 1932). Tomoji vit dans la campagne japonaise au nord du mont Fuji tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo. Taniguchi nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces deux personnages. Cette histoire est inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddhisme.

Auteur reconnu en France, tout autant qu'au Japon, Jiro Taniguchi est l'un des maîtres incontestés du manga. Quartier Lointain, L'homme qui marche, Une année, Le journal de mon père, Blanco, Le sommet des dieux, Un zoo en hiver... je ne compte plus les séries issues de sa plume que j'ai lu. 
Chaque sortie s'annonce comme une fête et c'est avec délice que j'ai plongé dans Elle s'appelait Tomoji
Comme l'ensemble de son travail en France, ce manga a été publié dans le sens de lecture occidentale. Il bénéficie en prime d'une superbe édition avec un grand format. L'histoire commence par quatre pages en couleurs pleines de douceur. La suite se décline dans le noir et blanc des BD japonaises mais le récit est quelques fois ponctué à nouveau par des pages aux illustrations colorées. 

Le style de Jirô Taniguchi nous éblouit encore une fois. Les traits sont précis, les personnages nets et expressifs s'animent sur des fonds travaillés mais fondus dans l'image un peu comme des photos de portraits avec un fond de profondeur

Le récit est basé sur le parcours vrai d'un couple, Fumiaki Ito et Tomoji Uchida. Ensemble, ils fondèrent un mouvement religieux parallèle au bouddhisme. Tomoji fût ainsi la première femme nommée grand officier d'un temple. Dans Elle s'appelait Tomoji, l'auteur commence son histoire en 1925. On y découvre l'héroïne marchant dans la campagne. En parallèle, un jeune homme, cousin de Tomoji, arrive dans le village pour prendre en photo la grand-mère de la jeune fille. Puis le récit nous projette en 1912, le jour de la naissance de Tomoji. Le lecteur y découvre sa famille. Après quelques années de vie familiale des plus heureuses, la roue va tourner et les événements malheureux s'enchaînent. Décès du père, abandon de la mère, pour Tomoji, son frère et sa jeune soeur le quotidien est loin d'être facile. 
"Après les difficultés il y a toujours quelque chose d'heureux qui arrive."
Fumiaki, son cousin, vit tout autrement. Il étudie l'anglais alors qu'au même moment Tomoji désherbe les rizières. 
Au fil du récit, l'auteur instaure un compte à rebours, le temps qui sépare la rencontre de Fumiaki et Tomoji...
Un récit plein de délicatesse et de sensibilité où l'amour familial et la persévérance sont les maîtres mots. Une plongée dans le Japon du début du XXè qui saura intéresser et toucher les lecteurs adolescents et adultes. 




samedi 8 novembre 2014

Mikado Boy, tome 1

Mikado Boy, tome 1 
Riko Miyagi
Editions Glénat
 
Le rideau se lève sur une aventure d'un genre nouveau !
En l'an 12 de l'ère Showa, Hideto Shibata vient d'intégrer le prestigieux collège Teijo qui lui permettra plus tard de se présenter à l'école préparatoire militaire de ses rêves. Seulement voilà, le matin du premier jour, Hide rencontre en chemin une jeune fille inconnue qui non seulement le plonge dans les ennuis mais en plus lui vole son carnet d'élève. Arrivé en retard au collège, Hide est aussitôt puni et devient la risée de ses camarades ! Déterminé à récupérer son carnet, il poursuit la jeune inconnue jusque dans les locaux de l'énigmatique compagnie Kanda, où le propriétaire, Goro, lui fait passer une série de tests mystérieux...

Je ne connaissais l'auteure, avec sa célèbre série Mei's Butler, que de nom, sans jamais l'avoir lue. Attirée par la couverture très classe de Mikado Boy, j'ai eu envie de découvrir ce premier volume. D'autant plus qu'il est bon de savoir que la série est déjà terminée au Japon et qu'elle compte 4 tomes
Le récit démarre par la rencontre du lecteur avec le jeune héros et sa famille. Hide (Hideto Shibata) vit chez son frère et n'est pas  insensible au charme de sa belle-soeur. Le premier jour de son entrée au collège, il sauve une jeune fille. En le remerciant celle-ci lui vole son premier baiser... ainsi que son carnet d'élève. Les événements liés à cette rencontre s'enchaînent et Hide se retrouve engagé dans les services secret de renseignement, devenant ainsi un Mikado boy
"En ce monde ce ne sont pas les plus forts qui survivent, ni même les plus intelligents, les seuls qui s'en sortent sont ceux capables d'évoluer." 
L'action se déroulant en 1937 au début de la seconde guerre sino-japonaise, la situation historique et politique forme une toile de fond quelque peu sombre et forcément intrigante. L'espionnage, les magouilles entre hauts gradés et politiciens sont des aspects bien menés. Mais pour moi, ce qui fait le sel de cet opus ce sont certains instants touchants et profonds des quelques protagonistes principaux; ces passages, où l'amitié et l'espoir en un avenir meilleur dominent, sont très doux
Chaque personnage semble cacher deux visages bien différents... Hide est simple et naïf (du moins au départ) mais il est également surdoué et possède des capacités physiques impressionnantes. Son grand frère ne paraît pas non plus être un simple officier. 
Gin, le Mikado Boy numéro 2, au physique androgyne, sait jouer de ses charmes enfantins pour obtenir ce qu'il souhaite, et en même temps  fait preuve d'une détermination à toutes épreuves. Le passé de Kanda, l'homme à la tête du service secret impérial, semble réserver quelques moments intenses et des révélations seront certainement encore à venir. Je suis en effet curieuse d'en apprendre plus sur le passé de chacun. 
"Ceux qui ont le pouvoir n'ont pas forcément raison.... il ne manqueront pas de tenter de t'intimider par le futur. Le plus important est de toujours penser par soi-même." 
Mon seul regret concernant la série, c'est le jeu sensuel auquel se livrent certains personnages. Ambiguïté sexuelle, rapprochements des corps, cela n'apporte rien à l'intrigue et c'est un peu trop poussé à mon goût. 
Les simples passages où Gin taquine Hide, comme deux adolescents de 12 ans pourraient le faire, pourrait largement suffire à apporter de l'humour. Le personnage de Momoko (la femme à la poitrine avantageuse) manque clairement de finesse, dans le dessin et dans ses actions. 
Quant au graphisme, il est fluide et précis. De part l'époque où se déroule le récit, le style des costumes et décors est volontairement rétro. On peut même noter une tendance s'approchant du steampuck lorsque les deux amis sont en mission
En résumé, Mikado Boy est une bonne surprise. Rythmé, amusant, et aux dessins agréables, la lecture se révèle très plaisante. A découvrir dès 13 ans

jeudi 9 octobre 2014

Les trois mousquetaires

Les trois mousquetaires
Alexandre Dumas
Russkey 
Editions nobi nobi !  
Quand le jeune d’Artagnan quitte sa Gascogne natale pour Paris, il n’a qu’un rêve en tête : devenir mousquetaire. En chemin, son caractère fougueux va attirer sur lui les foudres des gardes du Cardinal de Richelieu, lui permettre de se lier d’amitié avec trois de ses glorieux aînés, Athos, Porthos et Aramis, et même de croiser l’amour en la personne de Constance, lingère de la Reine…
Mais il est loin de se douter que ces rencontres l’amèneront à se rendre jusqu’à Londres, afin de déjouer un complot qui pourrait mettre la France en péril !
Un pour tous, et tous pour un !

Avec cette nouvelle collection, les éditions nobi nobi ! ont tout de même une sacrée ambition ! Pour ce titre, adapter Les trois mousquetaires en manga, il fallait oser ! Mais le pari est gagné puisque le manga est tout à fait réussi ! Les jeunes lecteurs auront ainsi une version juste de ce classique de la littérature et on peut même penser que beaucoup n'hésiteront pas à découvrir par la suite la prose de Dumas ! Une des premières choses qui m'aient venu en recevant le livre : "Qui se cache derrière le pseudonyme Russkey?". Il s'agit en fait d'un duo d'illustrateurs japonais  Takanori Aoyama et Masanobu Funato. Le graphisme est stylé, vif, et dynamique.
 Autant dire qu'il colle au mieux à l'atmosphère et à l'action du récit. Les personnages sont très bien représentés, expressifs ils contribuent à nous plonger au coeur de l'aventure car très vite attachants ou au contraire méprisants. Certains ont une dualité que j'ai apprécié; Milady de Winter fourbe mais capricieuse et le Comte de Rochefort qui dégage un fort parfum de mystère. 
D'Artagnan a les traits d'un héros de manga classique, les autres sont plus typés européens. Notre jeune héros est à l'image de son caractère, franc et plein d'élan. Intrépide, et téméraire, il est prompt à sortir son épée pour des duels acharnés.
 Il devra également faire preuve de tout son courage dans les guets apens menés par les hommes du cardinal. Entre les premières pages et les dernières, le jeune d'Artagnan aura mûri après ses aventures. 
Le lecteur retrouve bien également les caractéristiques essentielles des autres personnages principaux : Porthos, fier bretteur, gros mangeur mais aussi coquet; Aramis élégant, séducteur de ces dames; et Athos, calme et posé, c'est le meneur de cette fine équipe.
Le livre est un one shot, un très bon point à l'heure où les séries sont légions. Le livre couvre l'histoire du départ de d'Artagnan de chez ses parents en Gascogne pour arriver à la résolution de l'affaire du collier de la reine.
La fin comprend même un épilogue fort bien venu et la toute dernière page est forcément très marquante puisque c'est le seul moment où les quatre mousquetaires lancent leur célèbre tirade ! Cela n'en ait que plus fort ! 
L'histoire n'est pas calquée tout à fait sur l'oeuvre de Dumas même si elle reprend toutes les grandes lignes. Les auteurs ont fait de petits changements mais restent dans la droite ligne de l'oeuvre originale. Comme on pouvait s'y attendre de la part de la maison d'édition, l'édition est irréprochable. Couverture souple épaisse, vernis sélectif à gogo, 4 pages couleurs pour démarrer le manga, et un signet bien pratique pour marquer à quelle page on s'arrête en cas de pause. Autre très bon point, le manga est publié dans le sens de lecture original ! Il faut donc le lire de droite à gauche, ce que je préfère et de loin. 
En bref, Les trois mousquetaires ont tout pour plaire et c'est pour moi, un gros coup de coeur ! 
Ce manga peut être lu dès 8 ans !
 

lundi 23 septembre 2013

Giacomo Foscari, livre 1

Giacomo Foscari, livre 1 : Mercure
Mari Yamazaki
Editions Rue de Sèvres
Amatrice de l'oeuvre majeure de l'auteur, Thermae Romae, j'étais curieuse de découvrir cette nouvelle série. J'ai été totalement surprise par le chemin pris par Mari Yamazaki, je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle nous propose une histoire de ce registre-là. Le récit est beaucoup plus réaliste et surtout dur, parfois brutal voire abrupt, que je ne le pensais. Mais avant d'aller plus loin, je vais revenir sur le speech du livre. 
Le manga porte, comme son titre l'indique, sur Giacomo Foscari. Cet homme est italien, vénitien pour être plus précise, et est issu d'une riche famille
Le récit s'arrête successivement sur trois espaces-temps différents : l'enfance et adolescence de Giacomo dans l'Italie avant la montée du fascisme et pendant cette période troublée; ses années en temps que professeur à l'université de Tokyo au japon; et enfin son retour en 1993, après vingt ans d'absence, en pays nippon. L'auteure commence par la petite enfance, puis enchaîne sur 1993 avec le retour au Japon et c'est ce retour qui replonge le personnage principal dans ses souvenirs et le ramène en 1966. 
Le rythme du récit est lent au départ, on suit Giacomo dans son quotidien et ses rencontres amicales. L'ambiance est assez étrange, surtout lorsque le personnage discute avec un de ses amis. Ces échanges qui semblent un peu sans queue ni tête, ont tout de même l'avantage de nous apprendre à connaître et comprendre un peu mieux notre héros. 
Enfant, Giacomo a grandit au milieu des livres et a cultivé un amour pour l'antiqué. Cet enfant studieux et calme admirait le fils d'un des employés de son père, Andrea, libre et audacieux. 
En grandissant cette admiration, au bord de l'envie, s'est transformée en désir et en amour.
Alors certes, ce n'est pas aussi explicite que cela dans le livre mais nous le percevons en filigrane et tout au long des pages. Les pensées de Giacomo reviennent sans cesse sur Andrea, au point de devenir obnubilé par un jeune serveur japonais, Shusuke, qui lui ressemble. 
Et en parallèle de l'histoire de Giacomo, nous suivons aussi celle de ce serveur. Ces deux vies vont se croiser et parfois entrer en collision à travers un autre personnage, celui d'une jeune femme, Satoko, qui semble très proche de Shusuke
J'ai bien ma petite idée sur leur relation et contrairement à ces apparences j'ai l'impression qu'il s'agit d'un frère et d'une soeur, qu'ils n'ont peut-être pas le même père mais bien la même mère. Dans ce cas-là, ce serait une relation incestueuse, ce n'est peut-être qu'un faux ressenti mais ce ne serait pas si étonnant étant donné le style très réaliste de ce récit dans lequel l'auteure ne ménage pas ses lecteurs et montre la société et aussi l'être humain dans son abjection la plus totale (pédophilie). 
Et c'est là où je reviens à mon introduction et où j'ai été surprise par l'histoire en démarrant ma lecture. Je pensais trouver un manga qui tournerait autour de la culture italienne et japonaise, et d'ailleurs c'est le cas aussi (il y a une scène amusante qui passe au moment de la fête des cerisiers), mais le lecteur a en plus des tranches de viela vraie celle qui n'est pas toujours facile ni belle et c'est ainsi que Mari Yamazaki nous offre un livre touchant, qui remue et qui marque ! 
Ce n'est pas un manga simple d'accès, de plus certaines scènes sont dures, donc une lecture à réserver aux plus de 14 ans
Quelques mots sur l'édition : Le livre a été édité dans le sens de lecture occidentale. Il est plus grand qu'un manga classique. Quant à la couverture, à rabats, elle est soignée et délicate

jeudi 8 août 2013

La fleur millénaire, tome 2

La fleur millénaire, tome 2
Kaneyoshi Izumi
Editions Kazé
"Hakusei, qui désire s'aguerrir, accompagne Seitetsu pour intégrer les troupes du pays de Kô. Après une période de séparation, Aki, désormais âgée de 15 ans, part rejoindre leur campement pour y retrouver son jeune ami que l'implacable réalité des champs de bataille a endurci. Afin de la préserver, ce dernier décide alors de repousser sa princesse pour lui faire reprendre le chemin du palais. Mais face à l'imminente attaque du pays de Do, Aki devra échafauder une tactique si elle veut éviter que les fantassins auxquels appartient son Hakusei ne soient sacrifiés sur l'autel de la guerre…"

Après un premier volume excellent, c'est un plaisir de retrouver l'univers de la fleur millénaire.
Le récit commence par un flash-back où l'on revoit Aki et Hakusei enfants.
 
 Les dessins sont alors remplis de leur sincérité enfantine, c'est un régal de douceur. Mais la suite de l'histoire sera moins douce pour nos deux héros. Après une période de séparation, Aki a rejoint Hakusei sur un campement où celui-ci est soldat. Alors qu'Hakusei est quasiment devenu un homme, la princesse est toujours aussi impulsive et franche. Elle se rend d'ailleurs compte que des différences entre elle et son ami commencent à se faire sentir.
"On a grandi ensemble et pourtant il donne l’impression d'être le seul à avoir mûri."
Mais la réalité du monde dans lequel ils vivent va vite les rattraper. La guerre est proche, et la brutalité ne va pas les épargner. Dans la tourmente, leurs coeurs sont mis à mal et leurs sentiments exacerbés. Si la romance est le fil rouge que l'on suit avec délice, les deux personnages étant si attachants, on se laisse également prendre à l’action et l’auteure arrive à tourner les choses de façon à ce que les enjeux militaires et politiques nous en apprennent plus sur l'héroïne, la fassent grandir et évoluer, ainsi ces scènes de violences gardent tout leurs intérêts.
 Les morts sur le champ de bataille, un espion qui essaie de la tuer, une demande en mariage du prince d'un pays voisin, petit à petit la jeune fille prend de l'assurance et semble s'endurcir.
Quant au titre de la série dans ce second tome, il prend une importance différente. "Fleur millénaire" devient une litanie dont la princesse se sert pour se donner du courage. Et il lui en faut aux vues des épreuves qui l'attendent !
Un deuxième tome presque aussi bon que le premier qui avait été un coup de coeur absolu, j'ai hâte de découvrir le troisième, surtout que l'auteure clôt ici sur les personnages en position disons très délicate, et je meurs d'envie de savoir comment cette scène va se dérouler.

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jeudi 4 avril 2013

Thermae Romae, tome 4

Thermae Romae IV
Mari Yamazaki
Editions Casterman 
Collection Sakka
"Rome est au plus mal. Aelius Caesar, le successeur annoncé d’Hadrien, vient de rendre son dernier soupir… Et pour couronner le tout, Lucius se retrouve une nouvelle fois transporté dans le temps pile au moment où l’empereur lui confie une mission capitale pour le maintien de la Pax Romana ! À son arrivée, stupéfaction ! Lucius, croit voir la déesse de la lune en personne se dresser devant lui ! Qui est cette jeune femme et pourquoi sera-t-elle un atout fondamental pour Lucius ? Notre architecte n’est pas au bout de ses surprises, d’autant qu’il semble désormais « coincé » chez les visages plats… De quoi faire pléthore de découvertes !"

Très gros succès au Japon (plus de 5 millions d'exemplaires vendus pour chaque tome), l'engouement de la presse et du public couplé aux couvertures et aux synopsis intrigants et originaux, cela fait longtemps que je voulais découvrir cette série de Mari Yamazaki.

Mais je n'avais encore jamais eu cette occasion. Lorsque Priceminister a organisé son événement "La BD fait son Festival", ce titre était dans la sélection, je n'ai alors pas hésité une seconde à le demander. Certes, c'est le volume 4 mais j'espérais pouvoir me satisfaire des résumés précédents que j'avais déjà lus. 

Et effectivement, je n'ai pas eu de soucis pour rentrer dans l'histoire

Je savais que chaque tome se composait de différents recueils d'histoires, que Lucius arrivait au Japon contemporain et en repartait assez vite après avoir trouvé une idée à appliquer aux thermes romains. A contrario, dans ce volume, l'auteur propose un voyage ininterrompu. Car très vite après son arrivée, Lucius a beau essayer de repartir, c'est en vain, il est bloqué dans notre époque moderne

Mais reprenons du début, le récit commence alors qu'Aelius Caesar est en train de mourir. Lucius se rend à son chevet (et là déjà alors que l'heure est grave, l'auteur arrive à nous surprendre et à nous faire sourire.) Puis notre héros propose à l'empereur Hadrien qui est dans une rage absolue d'avoir perdu son héritier (Aelius Caesar) de se rendre aux bains.  


C'est donc dans l'eau, au milieu de la vapeur, et alors qu'il était en train de discuter avec le souverain, que Lucius est projeté dans une source chaude japonaise. Il tombe sur Satsuki en train de se baigner...

La jeune femme est aussi une grande érudite, passionnée par la Rome antique. Elle sait parler latin et son idéal masculin est l'homme romain d'il y a deux mille ans. Malgré un flash-back qui revient sur la petite enfance et la scolarité de Satsuki, cette passion qui tombe à pic n'est pas très crédible mais elle a ses avantages. Enfin, Lucius se trouve un interlocuteur au Japon, et cela ajoute un brin de romance au récit. Il faut dire aussi que la jeune Satsuki est très vite attachante. Elle est également l'occasion pour l'auteur de nous parler des geishas. 

Le manga mêle agréablement éléments historiques sur la Rome Antique et  connaissances sur la culture japonaise. Le ton est ludique, c'est par des anecdotes que l'on va à la rencontre de deux époques

Mais Thermae Romae se veut avant tout un manga comique, l'auteur  joue avec humour des décalages ressentis par un homme vivant à Rome en 137 qui se retrouve plongé dans les années 2000. 

Le tome finit sur un amusant suspense et surtout avec Lucius toujours bloqué au Japon. Je vais sans doute continuer la série surtout que je la trouve adaptée et intéressante pour les jeunes lecteurs, je pense qu'il n'y a pas de soucis pour une lecture à partir de 10 ans. (en tous cas, aucun pour ce volume)
La saga compte 6 volumes, j'ai hâte de voir comment Lucius va s'en sortir. 

Concernant l'édition, Thermae Romae a la même hauteur que bien d'autres mangas mais il est plus large que ceux des autres éditions. Pour ceux qui connaissent, il a les mêmes dimensions qu"un "big Kana".
J'apprécie le soin apporté à la couverture qui est très joliment irisée. 

Ma note (c'est une demande de priceminister , ordinairement je ne note pas mes lectures) : 15/20

Ce best seller nippon s'est vu décliné en film en 2012, dont voici le trailer. Il donne une assez bonne idée de l'esprit du manga. 
Biographie de l'auteur (source le site de l'éditeur) : Mari Yamazaki est née en 1967 à Tokyo d’une mère musicienne. A 14 ans, elle voyage seule en France et en Allemagne, rendant visite les amis musiciens de sa mère. Alors qu’elle se dirige vers Lille, elle rencontre à la gare de Bruxelles un potier italien. En 1984, alors qu’elle a 17 ans, il l’invite à venir en Italie. Mari Yamazaki accepte et commence à étudier la peinture aux beaux-arts de Florence. Après dix années parfois difficiles passées en Italie, elle participe au concours de mangaka débutants d’une maison d’édition dans le but de remporter une somme d’argent, elle est sélectionnée et c’est comme ça qu’elle fera ses débuts dans le monde du manga. Elle s’installe à Lisbonne en 2003 après avoir résidé au Japon, au Moyen-Orient ainsi qu’en Italie. A partir de janvier 2008, elle publie dans le magazine mensuel Comic Beam (Enterbrain) la série Thermæ Romæ. Le premier tome sort en novembre 2009 et connaît un succès immédiat. En mars 2010, Thermae Romae est lauréat du grand prix du manga et reçoit en avril le 14e prix de la culture Osamu Tezuka. Elle réside actuellement à Chicago avec son fils et son second mari, le petit fils du potier italien.

samedi 30 mars 2013

La fleur millénaire

La fleur Millénaire
Kaneyoshi Izumi
Editions Kazé
 
"Fille de la reine officielle du pays de Â, Aki n’a de princesse que le titre. Seule pour s’occuper de sa mère malade et délaissée par le roi, elle doit supporter fièrement les mesquineries de la seconde reine. Un jour, elle croise le chemin de Hakusei, un jeune esclave aux yeux bleus qui décide de lier son destin au sien. Destin qui la mène à rencontrer Seitetsu, un commerçant qui la prend sous son aile et la forme aux “six arts” indispensables à une princesse. Mais ces nouvelles compétences se révèlent dangereuses lorsqu’elle ridiculise son demi-frère, le jeune prince, à l’occasion d’une partie de chasse, attirant sur elle et les siens la rancœur du couple royal. Une rancœur mortelle…"

En Chine, il y a fort longtemps...
Une petite princesse vole de la nourriture en cuisine. Alors qu'elle s'enfuit en courant, elle tombe sur un jeune garçon aux cheveux blonds et aux yeux bleus. 

L'histoire est de suite très prenante et je me suis attachée immédiatement aux personnages de la princesse et de son esclave. 
Le couple de héros est vraiment très mignon, d'ailleurs que ce soit lorsqu'ils sont enfants (le premier chapitre) ou adolescents.
La princesse est naïve, franche et sincère. Elle est forcée à grandir trop vite et subit de multiples humiliations et épreuves. Cela a beau être la fille du roi, ayant vécu en marge du palais, repoussée, elle ne se comporte pas de la manière arrogante que l'on pourrait attendre d'une fille de son rang. 
Le jeune homme semble à première vue plus raisonnable mais il a des blessures profondes et doute beaucoup de lui-même. Parfois, c'est lui qui se montre impulsif et elle qui le calme.
Ils forment un curieux, charmant et touchant duo
  
Très vite la jeune fille rencontre un marchand qui va l'aider. Dès le premier chapitre, on sent que cet homme a des secrets. J'aime beaucoup ce protagoniste, on comprend rapidement qui il est et pourquoi il protège Aki et ça rajoute un fil de drame amoureux sur le récit. C'est également LE personnage de l'histoire qui a "la classe". 
L'auteure s’attarde suffisamment sur de nombreux personnages. Et à chaque fois elle s'appuie sur des dessins qui mettent en valeur leurs caractères
La reine malade, mère d'Aki, douce, aimante et qui reste fière. 
La seconde reine, mauvaise, jalouse et qui ne recule devant rien. 
Le prince paresseux et passif. Le roi, si indifférent qu'il en devient cruel. Le grand-père que l'on sent blessé et à vif. 

Le graphisme est des plus réussis, les traits sont fins, les personnages sont très expressifs. L'auteur n'en oublie pas les décors et les arrières plans qui nous mettent dans l'ambiance de l'époque
Le texte est beau, le récit est captivant et contient son lot de rebondissements
Je l'ai déjà lu trois fois et c'est toujours avec le même plaisir. Il y a les instants où je souris, ceux où je suis inquiète et quelques-uns qui me mettent les larmes aux yeux. 

C'est une très belle découverte, j'ai très hâte de lire la suite. 

A noter, la première édition de ce premier tome est à 3.99 euros.  
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