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vendredi 23 janvier 2015

Elle s'appelait Tomoji

Elle s'appelait Tomoji
Jirô Taniguchi
Editions Rue de Sèvres
 Japon, début du XXe siècle, préfecture de Yamanashi. Là, au coeur d’un monde rural paisible dont les rythmes et les préoccupations paraissent à des années-lumière de la trépidante Tôkyô, l’existence de la jeune Tomoji, d’abord enfant puis adolescente et enfin jeune femme, suit les méandres d’une destinée humaine capricieuse, marquée par l’alternance des joies, des souffrances et des coups du sort. Elle connaîtra surtout, grâce à sa rencontre avec le séduisant Itô, le bonheur de l’éveil à l’amour, clé de son épanouissement futur.
À travers un portrait de femme d’une émouvante simplicité, Jirô Taniguchi évoque un Japon rural qu’il n’avait encore jamais traité, à l’orée du XXe siècle. Taniguchi met en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l'entre-deux-guerres (1925 - 1932). Tomoji vit dans la campagne japonaise au nord du mont Fuji tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo. Taniguchi nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces deux personnages. Cette histoire est inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddhisme.

Auteur reconnu en France, tout autant qu'au Japon, Jiro Taniguchi est l'un des maîtres incontestés du manga. Quartier Lointain, L'homme qui marche, Une année, Le journal de mon père, Blanco, Le sommet des dieux, Un zoo en hiver... je ne compte plus les séries issues de sa plume que j'ai lu. 
Chaque sortie s'annonce comme une fête et c'est avec délice que j'ai plongé dans Elle s'appelait Tomoji
Comme l'ensemble de son travail en France, ce manga a été publié dans le sens de lecture occidentale. Il bénéficie en prime d'une superbe édition avec un grand format. L'histoire commence par quatre pages en couleurs pleines de douceur. La suite se décline dans le noir et blanc des BD japonaises mais le récit est quelques fois ponctué à nouveau par des pages aux illustrations colorées. 

Le style de Jirô Taniguchi nous éblouit encore une fois. Les traits sont précis, les personnages nets et expressifs s'animent sur des fonds travaillés mais fondus dans l'image un peu comme des photos de portraits avec un fond de profondeur

Le récit est basé sur le parcours vrai d'un couple, Fumiaki Ito et Tomoji Uchida. Ensemble, ils fondèrent un mouvement religieux parallèle au bouddhisme. Tomoji fût ainsi la première femme nommée grand officier d'un temple. Dans Elle s'appelait Tomoji, l'auteur commence son histoire en 1925. On y découvre l'héroïne marchant dans la campagne. En parallèle, un jeune homme, cousin de Tomoji, arrive dans le village pour prendre en photo la grand-mère de la jeune fille. Puis le récit nous projette en 1912, le jour de la naissance de Tomoji. Le lecteur y découvre sa famille. Après quelques années de vie familiale des plus heureuses, la roue va tourner et les événements malheureux s'enchaînent. Décès du père, abandon de la mère, pour Tomoji, son frère et sa jeune soeur le quotidien est loin d'être facile. 
"Après les difficultés il y a toujours quelque chose d'heureux qui arrive."
Fumiaki, son cousin, vit tout autrement. Il étudie l'anglais alors qu'au même moment Tomoji désherbe les rizières. 
Au fil du récit, l'auteur instaure un compte à rebours, le temps qui sépare la rencontre de Fumiaki et Tomoji...
Un récit plein de délicatesse et de sensibilité où l'amour familial et la persévérance sont les maîtres mots. Une plongée dans le Japon du début du XXè qui saura intéresser et toucher les lecteurs adolescents et adultes. 




samedi 8 novembre 2014

Mikado Boy, tome 1

Mikado Boy, tome 1 
Riko Miyagi
Editions Glénat
 
Le rideau se lève sur une aventure d'un genre nouveau !
En l'an 12 de l'ère Showa, Hideto Shibata vient d'intégrer le prestigieux collège Teijo qui lui permettra plus tard de se présenter à l'école préparatoire militaire de ses rêves. Seulement voilà, le matin du premier jour, Hide rencontre en chemin une jeune fille inconnue qui non seulement le plonge dans les ennuis mais en plus lui vole son carnet d'élève. Arrivé en retard au collège, Hide est aussitôt puni et devient la risée de ses camarades ! Déterminé à récupérer son carnet, il poursuit la jeune inconnue jusque dans les locaux de l'énigmatique compagnie Kanda, où le propriétaire, Goro, lui fait passer une série de tests mystérieux...

Je ne connaissais l'auteure, avec sa célèbre série Mei's Butler, que de nom, sans jamais l'avoir lue. Attirée par la couverture très classe de Mikado Boy, j'ai eu envie de découvrir ce premier volume. D'autant plus qu'il est bon de savoir que la série est déjà terminée au Japon et qu'elle compte 4 tomes
Le récit démarre par la rencontre du lecteur avec le jeune héros et sa famille. Hide (Hideto Shibata) vit chez son frère et n'est pas  insensible au charme de sa belle-soeur. Le premier jour de son entrée au collège, il sauve une jeune fille. En le remerciant celle-ci lui vole son premier baiser... ainsi que son carnet d'élève. Les événements liés à cette rencontre s'enchaînent et Hide se retrouve engagé dans les services secret de renseignement, devenant ainsi un Mikado boy
"En ce monde ce ne sont pas les plus forts qui survivent, ni même les plus intelligents, les seuls qui s'en sortent sont ceux capables d'évoluer." 
L'action se déroulant en 1937 au début de la seconde guerre sino-japonaise, la situation historique et politique forme une toile de fond quelque peu sombre et forcément intrigante. L'espionnage, les magouilles entre hauts gradés et politiciens sont des aspects bien menés. Mais pour moi, ce qui fait le sel de cet opus ce sont certains instants touchants et profonds des quelques protagonistes principaux; ces passages, où l'amitié et l'espoir en un avenir meilleur dominent, sont très doux
Chaque personnage semble cacher deux visages bien différents... Hide est simple et naïf (du moins au départ) mais il est également surdoué et possède des capacités physiques impressionnantes. Son grand frère ne paraît pas non plus être un simple officier. 
Gin, le Mikado Boy numéro 2, au physique androgyne, sait jouer de ses charmes enfantins pour obtenir ce qu'il souhaite, et en même temps  fait preuve d'une détermination à toutes épreuves. Le passé de Kanda, l'homme à la tête du service secret impérial, semble réserver quelques moments intenses et des révélations seront certainement encore à venir. Je suis en effet curieuse d'en apprendre plus sur le passé de chacun. 
"Ceux qui ont le pouvoir n'ont pas forcément raison.... il ne manqueront pas de tenter de t'intimider par le futur. Le plus important est de toujours penser par soi-même." 
Mon seul regret concernant la série, c'est le jeu sensuel auquel se livrent certains personnages. Ambiguïté sexuelle, rapprochements des corps, cela n'apporte rien à l'intrigue et c'est un peu trop poussé à mon goût. 
Les simples passages où Gin taquine Hide, comme deux adolescents de 12 ans pourraient le faire, pourrait largement suffire à apporter de l'humour. Le personnage de Momoko (la femme à la poitrine avantageuse) manque clairement de finesse, dans le dessin et dans ses actions. 
Quant au graphisme, il est fluide et précis. De part l'époque où se déroule le récit, le style des costumes et décors est volontairement rétro. On peut même noter une tendance s'approchant du steampuck lorsque les deux amis sont en mission
En résumé, Mikado Boy est une bonne surprise. Rythmé, amusant, et aux dessins agréables, la lecture se révèle très plaisante. A découvrir dès 13 ans

jeudi 14 novembre 2013

Des mangas pour les enfants

Le marché français s'ouvre de plus en plus aux mangas pour les jeunes lecteurs. Alors qu'au Japon, les catégories de manga sont bien découpées et que les tout-petits ont des mangas pour eux, en France on peut constater un mélange des genres et une difficulté à déterminer à quelle tranche d'âge un manga se rattache. Mais avec l’élargissement des propositions de la part des éditeurs, il devient plus facile de proposer aux parents un choix de manga jeunesse
De plus, entre ceux qui continuent de penser que les mangas sont un genre mineur et en plus violent, et ceux qui à contrario ne font pas attention à ce qu'ils mettent entre les mains des enfants, ces mangas "tranche de vie" tout mignons et plein de fraîcheur sont les bienvenus ! 
Aujourd'hui, je vous propose d'en découvrir ou redécouvrir 4 d'entre eux
2 nouveautés avec Pan'pan Panda et Lucika Lucika et les deux mangas, désormais classiques, que sont Yotsuba et Chi. 
...
Et à la fin du billet, il y a même un concours ! 


Pan'Pan Panda - Une vie en douceur, tome 1
Sato Horokura
Editions nobi nobi !
Impossible de ne pas penser à "Panda kopanda" de Miyazaki lorsque l'on découvre ce manga qui met en scène, comme l'oeuvre du grand réalisateur, une petite fille vivant avec un panda (dans Panada kopanda, il y en a deux). L'éditeur se réfère d'ailleurs au grand maître du film d'animation avec un "tendre comme un film de Miyazaki" sur la 4ème de couverture. Pan'Pan Panda, une vie en douceur est le premier manga des éditions nobi nobi !. L'éditeur, qui nous régale depuis 2010 en proposant de superbes albums japonisant, se lance donc dans le manga ! Tout en couleurs en prime ! Avec une succession d'histoires simples et légères, Pan'Pan Panda s'adresse aux très jeunes lecteurs. Fidèle à la ligne éditoriale de la maison d'édition, ce manga est une porte ouverte sur le Japon pour nos enfants.
L'histoire commence sans préambule, nous sommes de suite plongés dans le monde de Pan'pan Panda.
Praline vit avec Panettone, un panda, surnommé par tous Pan'Pan. Pan'Pan est le gestionnaire d'un immeuble, la résistance Kanda, principalement occupé par des étudiants. Il semble être le tuteur de la petite Praline. La petite fille oscille entre deux âges, encore petite et parfois grande, c'est un mini pot de colle qui suit Pan'pan comme le ferait un enfant avec son parent, allant jusqu'à le suivre jusqu'à la porte des toilettes. 
Pan'pan croit en son horoscope. Tous les jours, il se lève tôt pour écouter les conseils d'une voyante à la télévision. Dans un des chapitres suivants, une petite fille, Rose, tombe littéralement sur Pan'pan dont elle s'attache rapidement et fortement. Petit à petit, d'autres personnages vont s'ajouter au récit et une troisième petite fille, Paprika, va faire son apparition. 
A l'opposé de Rose, Paprika ne supporte pas le panda, s'ensuit donc de nombreuses disputes entre les deux petites amies. Le jeune lecteur va donc suivre ces mignons et attachants petits héros principalement à la maison. Le mode de vie japonais est ainsi mis en avant : cuisine, attitude face aux autres, fête.
L'éditeur nous offre une édition de qualité. Le manga est sans jaquette, ce qui est plus pratique pour les jeunes lecteurs. La couverture est souple et à rabats. 
Le papier est très agréable et les couleurs ont été préservées. Le manga commence avec un sommaire et se termine par de nombreux bonus :  
on découvre la résidence Kanda plus en détails; l'enfant peut faire un picross; on trouve des explications concernant les noms des personnages de la version originale et de celle en français; l'ouvrage se clôt sur quelques-uns des croquis préparatoires du manga. 
Le second tome est annoncé pour avril 2014 !
La bande-annonce :

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Lucika Lucika
Yoshitoshi Abe
Editions Ki-oon
S'adressant à un jeune public, j'ai été étonnée de découvrir que le manga se lit dans le sens de lecture japonais (personnellement je préfère mais pour les plus jeunes le sens de lecture occidentale facilite leur lecture, même s'ils prennent très vite l'habitude). 
L'histoire commence alors que Lucika est en train de jouer à 1, 2, 3 soleil. La petite fille s'invente  des histoire et fait des bêtises sans s'en apercevoir. 
 Chaque début de chapitre s'ouvre sur une planche en une ou trois vignettes qui donne le ton de l'histoire à la manière d'un titre. Une présentation originale et agréable.
Lucika a une imagination débordante, elle se laisse embarquer dans des rêves éveillée et s'amuse de tout, tout le temps. C'est un manga "tranche de vie" mais qui comporte une bonne dose de fantaisie
Le lecteur ne comprend pas au départ qui sont les deux autres personnages qui s'occupent de Lucika. 
Sa mère et un ami ? C'est au tiers du livre que l'on comprend que la mère est absente (il n'est jamais fait mention du père tout au long du récit) et que ce sont son frère et sa soeur
Lucika est arrivée à me faire rire tout haut comme lorsqu'elle pense que le père Noël est un daruma ou un voleur, quand elle se met  la chaussette de noël sur la tête, lorsqu'elle se fait un bouclier anti-caca sur la tête... Le contraste entre son sérieux et ses actions sont un bon ressort comique. L'histoire peut également être touchante, cette petite fille ne souhaite qu'une chose à Noël, que sa maman soit présente.
 
Son frère et sa soeur font de leur mieux, même s'il est dur de garder son calme avec une fillette dont l'esprit vagabonde beaucoup. Même une simple addiction se transforme en aventure avec Lucika ! 
En ouvrant le livre, j'ai eu du mal avec les contrastes et la colorisation mais au final j'ai vite oubliée et pris goût au fait que soit tout en couleurs. C'est une très jolie découverte qui m'a bien fait rire. 
Nous aurons peu de temps à attendre pour découvrir le tome 2, il sort le 12 décembre. J'espère qu'il sera aussi agréable que celui-ci. 


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Yotsuba, tome 12
Kiyohiko Azuma
Editions Kurokawa
A la maison, mon fils de 10 ans et moi sommes fans de Yotsuba ! Les aventures de la vie quotidienne de cette drôle de gamine nous font beaucoup rire et sourire.
Yotsuba est un manga "tranche de vie", chaque volume et chaque chapitre proposent de suivre la fillette dans son quotidien. Pas de fantaisie, tout est réaliste. Mais les histoires ne manquent pas de piquant, le naturel de la petite fille créant d'amusantes situations. Dans ce volume, le lecteur la suit tout d'abord chez ses voisins où comme d'habitude elle se comporte comme si elle était chez elle. Ensuite, elle décide de peindre la table de la cuisine... autant dire que cela va finir par une belle catastrophe. Après des courses, son père va lui offrir un casque pour faire du vélo, casque qu'elle va adopter et ne plus quitter d'un moment.
Puis, se sera au tour d'Halloween de débarquer dans les pages du manga, sa voisine Fûta et une amie de celle-ci, vont faire découvrir cette fête à la petite. Yotsuba va se retrouver transformer en citrouille et il faut dire qu'elle est craquante dans son déguisement ! Enfin, la voilà partie en camping !
Ce 12ème volume est toujours aussi plaisant, la série continue son bonhomme de chemin avec bonheur et talent. Le lecteur retrouve avec plaisir les différents personnages et leurs caractères bien marqués : Yotsuba, sa naïveté et sa gentillesse bien sûr; les sympathiques voisins, les amis de son père et enfin ce dernier dont la relation avec sa fille m'a particulièrement touchée dans ce tome. J'ai trouvé le père plus proche, plus attentif et aussi plus tactile avec son enfant. Tendresse et patience sont les constantes de ce personnage.
Toujours aussi hâte de lire un nouvel opus !
Yotsuba est à découvrir à partir de 9 ans et se lit dans le sens de lecture japonais

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Chi - Une vie de chat, tome 9
Konami Kanata
Editions Glénat
Collection Glénat Kids
Chi se lit dans le sens occidental, une facilité pour les jeunes lecteurs. Surtout que ce manga peut se passer de paroles (il y en a peu d'ailleurs), être feuilleté et apprécié par les tout-petits (mon 5 ans adore depuis plus d'un an).
Nous avions quitté Chi au sein de sa famille, malade après une fugue avec son copain Minou. Nous la retrouvons donc avec sa collerette.
Ses maîtres inquiets désormais, l’empêche de sortir. La pauvre Chi se morfond en imaginant Minou qui l'attend pour jouer.
Yohei (le petit garçon) se rend bien compte que la minette n'est pas heureuse. Le père décide alors d'acheter une laisse pour chat.
 Lorsque le collier se détache, trop grand pour  un petit chaton, c'est enfin le retour de la liberté pour Chi et les retrouvailles avec son copain. Quoique les retrouvailles vont tarder... Minou va tomber sur un chat qui ressemble beaucoup à sa copine. La petite chatte va t-elle enfin retrouver sa mère et sa fratrie ?
Dans ce volume, Chi commence à découvrir qu'elle fait partie de la race féline et non pas des humains comme Yohei. Quant à la fin de l'histoire, elle est vraiment toute mignonne.
A noter que Chi est un manga sans jaquette, tout en couleurs et qui se lit dans le sens de lecture occidental.

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Concours ! 


Je vous propose de tenter de gagner 2 exemplaires de Lucika Lucika ! 


Le concours est ouvert du 14 novembre au 7 décembre (à  20 h). 

Le concours est ouvert uniquement aux résidents majeurs, du monde entier, qui aiment ma page facebook.
  
Une seule participation par foyer est acceptée.

Je ne pourrais en aucun cas être tenue responsable d'une éventuelle perte ou dégradation de l'ouvrage par la Poste. Il n'y aura pas de seconde expédition. 

Pour participer, il suffit de remplir le formulaire. 

Formulaire cliquez ICI. 

Concours fini !! 

Je vous remercie pour toutes vos participations et vos petits mots sympa ! 

La réponse à la question du formulaire "Avec qui vit principalement Lucika ?" était : avec son frère et sa soeur. 

J'ai tiré au sort avec random (avec toutes les chances à ajouter en plus, il est impossible de faire autrement qu'avec un ptit programme). 
Deux mangas à gagner, donc deux gagnants : 
Pat Hibulaire - Karine A. 

Je suis navrée pour tous les autres, j'aurais aimé vous faire tous gagner ! :) 

N'hésitez pas à participer aux nouveaux concours présents sur le blog ! 

lundi 23 septembre 2013

Giacomo Foscari, livre 1

Giacomo Foscari, livre 1 : Mercure
Mari Yamazaki
Editions Rue de Sèvres
Amatrice de l'oeuvre majeure de l'auteur, Thermae Romae, j'étais curieuse de découvrir cette nouvelle série. J'ai été totalement surprise par le chemin pris par Mari Yamazaki, je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle nous propose une histoire de ce registre-là. Le récit est beaucoup plus réaliste et surtout dur, parfois brutal voire abrupt, que je ne le pensais. Mais avant d'aller plus loin, je vais revenir sur le speech du livre. 
Le manga porte, comme son titre l'indique, sur Giacomo Foscari. Cet homme est italien, vénitien pour être plus précise, et est issu d'une riche famille
Le récit s'arrête successivement sur trois espaces-temps différents : l'enfance et adolescence de Giacomo dans l'Italie avant la montée du fascisme et pendant cette période troublée; ses années en temps que professeur à l'université de Tokyo au japon; et enfin son retour en 1993, après vingt ans d'absence, en pays nippon. L'auteure commence par la petite enfance, puis enchaîne sur 1993 avec le retour au Japon et c'est ce retour qui replonge le personnage principal dans ses souvenirs et le ramène en 1966. 
Le rythme du récit est lent au départ, on suit Giacomo dans son quotidien et ses rencontres amicales. L'ambiance est assez étrange, surtout lorsque le personnage discute avec un de ses amis. Ces échanges qui semblent un peu sans queue ni tête, ont tout de même l'avantage de nous apprendre à connaître et comprendre un peu mieux notre héros. 
Enfant, Giacomo a grandit au milieu des livres et a cultivé un amour pour l'antiqué. Cet enfant studieux et calme admirait le fils d'un des employés de son père, Andrea, libre et audacieux. 
En grandissant cette admiration, au bord de l'envie, s'est transformée en désir et en amour.
Alors certes, ce n'est pas aussi explicite que cela dans le livre mais nous le percevons en filigrane et tout au long des pages. Les pensées de Giacomo reviennent sans cesse sur Andrea, au point de devenir obnubilé par un jeune serveur japonais, Shusuke, qui lui ressemble. 
Et en parallèle de l'histoire de Giacomo, nous suivons aussi celle de ce serveur. Ces deux vies vont se croiser et parfois entrer en collision à travers un autre personnage, celui d'une jeune femme, Satoko, qui semble très proche de Shusuke
J'ai bien ma petite idée sur leur relation et contrairement à ces apparences j'ai l'impression qu'il s'agit d'un frère et d'une soeur, qu'ils n'ont peut-être pas le même père mais bien la même mère. Dans ce cas-là, ce serait une relation incestueuse, ce n'est peut-être qu'un faux ressenti mais ce ne serait pas si étonnant étant donné le style très réaliste de ce récit dans lequel l'auteure ne ménage pas ses lecteurs et montre la société et aussi l'être humain dans son abjection la plus totale (pédophilie). 
Et c'est là où je reviens à mon introduction et où j'ai été surprise par l'histoire en démarrant ma lecture. Je pensais trouver un manga qui tournerait autour de la culture italienne et japonaise, et d'ailleurs c'est le cas aussi (il y a une scène amusante qui passe au moment de la fête des cerisiers), mais le lecteur a en plus des tranches de viela vraie celle qui n'est pas toujours facile ni belle et c'est ainsi que Mari Yamazaki nous offre un livre touchant, qui remue et qui marque ! 
Ce n'est pas un manga simple d'accès, de plus certaines scènes sont dures, donc une lecture à réserver aux plus de 14 ans
Quelques mots sur l'édition : Le livre a été édité dans le sens de lecture occidentale. Il est plus grand qu'un manga classique. Quant à la couverture, à rabats, elle est soignée et délicate

mercredi 5 juin 2013

Gisèle Alain, tome 3

Gisèle Alain, tome 3
Kasai Sui
Editions Ki-oon
"Gisèle, qui se retrouve chargée d’organiser un déménagement à la sauvette par erreur, découvre l’existence d’un autre homme à tout faire nommé G. Bien décidée à devenir son apprentie, elle doit d’abord réussir un travail un peu particulier : rapporter à une riche veuve le perroquet qu’on lui a soi-disant volé… Par un habile stratagème, la jeune fille parvient à s’acquitter de sa mission tout en rendant l’animal à son propriétaire légitime !
De son côté, Éric réussit à boucler son roman juste à temps pour l’envoyer au comité de lecture du prix Ampère… Sa carrière d’écrivain va-t-elle enfin prendre son envol ?"

L'histoire commence par le point de vue d'un jeune homme. Il observe une jeune fille brune et adorable qui tient depuis peu une crêperie en face du bâtiment où il travaille.
Cette jeune fille, c'est Gisèle, notre bonne à tout faire préférée, chargée d'un nouveau défi à relever : remettre à flot une crêperie mal située et dont le patron et cuistot, bougon et sauvage, a fait fuir les clients en tenant la boutique à la place de sa femme qui est enceinte.
Le couple est attendrissant, la jeune femme très douce, son mari sous un extérieur très brusque cache un coeur tendre, l'auteur nous offre ici un beau premier épisode sur la solidarité.
Gisèle sème les amitiés sur son passage et par sa bonne volonté, sa franchise et son soutien rend les gens plus heureux.

Comme dans le second volume, le deuxième épisode est consacré à un retour dans le passé de notre héroïne. Cette fois-ci, l'auteur s'attarde sur la rencontre entre Gisèle et Eric, deux ans auparavant.
Ce flash-back n'est pas montré par hasard, Eric quittant la pension pour suivre sa voie d'écrivain.

On continue dans le passé avec le chapitre suivant, qui nous transporte dans les jeunes années de Gisèle, peu de temps après le décès de sa mère.
Tous ces retours en arrière nous permettent de comprendre quelle jeune fille elle est devenue et comment a évolué sa relation avec sa famille.

Les graphismes de ce troisième volume m'ont semblé encore plus beaux et aboutis que dans les précédents, ils sont juste exceptionnels.
Les personnages sont expressifs. Les dessins ont beaucoup de style et sont très soignés. Les costumes collent à l'époque mais sont d'une grande diversité car dans ce manga on rencontre des personnes de tous les milieux sociaux. 
Je me laisse totalement transporter par l'univers créé par Sui Kasaises personnages et leur histoires me touchent au coeur.

Côté édition, on a toujours cette belle couverture à l’aspect vieilli et "fripé". Ce que j'aime également chez Ki-oon, c'est que le manga est plus gros que la moyenne, on n'a pas l'impression de finir le livre trop vite... même s'il reste que l'on a très envie de découvrir la suite rapidement.

"Gisèle Alain" est à découvrir à partir de 13/14 ans. Pas avant car il y a toujours quelques passages plus sexués. C'est léger et fait avec charme mais ça peut être un frein quant à proposer cette lecture aux jeunes lecteurs.
Une série qui continue sur sa lancée très agréablement et que j'ai hâte de retrouver dans un prochain volume. 

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