La noirceur des couleurs
Martin Blasco
Editions L'école des Loisirs
A la fin du XIXème
siècle, à Buenos
Aires, 5 bébés sont enlevés par un scientifique, le Dr J.F Andrew.
Certainement fou, il compte réaliser sur eux toutes sortes d'expérimentations.
Il souhaite ainsi les élever tous les 5 différemment pour déterminer jusqu'où peut
aller le cerveau humain.
Azur,
la seule file du groupe est droguée quotidiennement. Elle est enfermée dans une
chambre vide et blanche. Elle reçoit un peu d'éducation.
Noir,
peut-être le plus malchanceux, est battu volontairement par un employé afin de faire de lui un être d'une extrême violence. Petit à petit le savant fait
rentrer des animaux dans cette chambre noire, les réactions cruelles ne se font
pas attendre... L'enfant n'est bien entendu pas éduqué.
Marron
n'a pas grand chose à envier à Noir; lui est élevé au milieu d'une meute de
chien en vue de lui faire croire qu'il en est un aussi. Il n'est pas autorisé à
utiliser le langage humain ni à parler ni à être habillé ni à se redresser sur
ces deux jambes. L'enfant grandit nu et à quatre pattes.
Le
quatrième bambin, Vert, est instruit à façon intense. Il lit tout le temps. Ces lectures
sont toutefois sélectionnées afin qu'il ne se doute pas que sa condition de vie
(être enfermé, ne jamais sortir et ne voir quasi personne) est anormale.
Le
cinquième est Blanc. Il vit de manière à peu près convenable, il grandit avec une
nourrice et
avec le savant comme père.
Il va à l'école, joue avec des amis.
Par contre, il ignore l'existence des 4 autres sujets d'expérience.
L'histoire
se déroule sur le rythme de l'enquête d'un journaliste engagé par le père de la
fillette retrouvée 25 ans après l’enlèvement. C'est à travers des séances
d'hypnose sur la rescapée que le journaliste arrive peu à peu à remonter
l'histoire et la piste du savant fou. Certains passages sont très sombres, nous
lisons le journal d'Andrew et toutes les atrocités subies par les enfants dans
un chapitre sur deux.
Ce
qu'on imagine de cette époque là, et particulièrement ce qui tourne autour de
la médecine d'alors et de l'euphorie des grandes découvertes, est très bien
retranscrit par l'ambiance particulière du roman. Les séances d'hypnose crée
aussi un joli suspense et de la tension.
Parmi
toutes les lectures jeunesses actuelles et la multitude de dystopies que je lis
dernièrement, La noirceur des couleurs souffle un vent de fraîcheur, j'ai
apprécié l'originalité et le changement apportés par le récit.
Une
histoire très prenante et un coup de coeur !










