Pëppo
Séverine
Vidal
Editions
Bayard
Elle a déconné, Frida. J'ai déjà du mal à m'en sortir quand
j'ai que moi à gérer, alors je comprends pas comment elle a pu croire une
seconde que je pourrais faire ça. Tout seul. Je sais même pas comment on
chauffe un biberon. Mettre une couche dans le bon sens. D'ailleurs tout le
monde le dit toujours, et Tonton Max en tête : Pëppo t'as
pas de bon sens. Je suis coincé. Pëppo, mon gars, t'es coincé.
Gravement. Et tout ce que tu vas faire, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au
retour de Fridda, tu le feras deux mômes sur les bras. Ou dessous. Je sais même
pas comment ça se porte des bébés.
Bon, je
m'étais dit que le prochain roman jeunesse qui cite la marque Nutella, je ne le
chroniquerai pas mais je ne peux pas laisser ce détail (quoique ça n'en est pas un pour
moi) m'empêcher de parler de ce si joli récit. Du Séverine Vidal, c'est
forcément synonyme d'un beau moment de lecture à passer et encore une fois, je
n'ai pas été déçue.
J'ai appris
à aimer le personnage de Pëppo au fur et à mesure de son évolution, de son ouverture
au monde et à ceux qui l'entourent. Parce que de prime abord, il ne m'était pas
très sympathique ce Pëppo, il n'en glande pas une, n'aide pas sa sœur, est au
abonné absent au lycée, c'est un bon petit ado bien égoïste dans toute sa
splendeur. Alors certes, il a des circonstances atténuantes, les parents
absents en premier lieu, mais tout de même, ce n'est pas le plus agréable des
gamins. Mais au fil de sa mésaventure (franchement à 16 ans quand on n'est pas
habitué, c'est une sacrée tuile que de devoir gérer deux bébés), au rythme de
ses rencontres, le jeune homme murit. Par contre, j'ai adoré un bon nombre des
protagonistes secondaires, Tonton Max, ses chemises improbables et son bidon
qui déborde, Marilyne douce bienfaitrice, Bibiche et son secret crève-cœur,
Henri époux discret si touchant, et la pétillante Marie-Lola dont j'ai aimé
toutes les imperfections.
Le roman
donne envie de rentrer dans le décor, de découvrir le camping
"Ropical" et son côté délabré, de faire une partie de Monopoly (au
secours !) avec Max et les belges, d'écouter en pleine nuit chanter le violon
de Valdo, et même de tenter un brin de causette avec Mado (et certainement de
se faire envoyer promener). C'est un récit vivant, humain et à l'écriture
fluide, parfait pour être glissé dans les bagages de nos ados cet été.
A découvrir
dès 12 ans.










