Il suffirait d'un signe
Tiffany Schmidt
Editions Bayard
"Qu'est-ce qui se passe ? Dis-moi, je t'en prie.
_ J'ai une leucémie, chuchotai-je, le mot redouté me laissant un goût amer dans la bouche.
L'accablante réalité me frappa soudain.
_ Mon Dieu ! J'ai un cancer.
Quand Gyver m'attira contre lui, mes yeux se remplirent de larmes.
_ Alors, on fait quoi, maintenant ? "
Au lieu de passer l'été à la plage avec ses amies pompom-girls et son petit copain, Mia se retrouve à l'hôpital à livrer un combat contre la leucémie. Elle hésite à leur annoncer la terrible nouvelle. Pourra-t-elle compter sur eux, quoi qu'il arrive ? Mia se sent perdue, elle a besoin d'un signe...
Je vais toujours à reculons lorsqu'il s'agit de lire un roman parlant du cancer, encore plus depuis Nos étoiles contraires que j'avais adoré. Il suffirait d'un signe n'a rien à voir avec ce que j'avais pu lire sur le thème jusqu'à présent puisqu'il traite de la maladie mais a tout du roman de détente se passant dans un lycée américain avec tous les personnages que vous pouvez imaginer (le beau gosse sombre, le play-boy chéri de ses dames, les pom-pom girls, la fille superbe mais gentille, etc.).
Original le mélange. D'autant plus que l'héroïne est certes malade mais c'est aussi la pièce maîtresse des pom-pom girl, l'une des filles les plus populaires du lycée, qu'elle est belle comme un coeur, entourée de copines aussi splendides qu'elle et qu'enfin de nombreux garçons rêvent de sortir avec elle.
Mia est dès le départ dans le déni de sa maladie et de sa douleur. Elle refuse de mettre au courant ses amis -mis à part son ami d'enfance -, est obligée de jouer un rôle auprès d'eux et s’enlise. Maintenir ses trois meilleures amies à l'écart ne sera pas une mince affaire et à cause de cela leur amitié sera mise à mal.
L'auteure s'arrête aussi sur les sentiments des parents de Mia, se surcharger de travail pour l'un ou assurer continuellement que tout va bien pour l'autre.
Finalement, à part l'ami d'enfance de Mia aucun des autres protagonistes n'est à 100% sympathique, comme dans la vie en fait.
Malgré des imperfections j'ai aimé ce roman. Le récit reste doux, c'est peut-être étrange vu le thème de dire ça mais je n'ai pas ressenti de lourdeur, de mélo poussif, la maladie est là, c'est très dur, les traitements sont plus que douloureux, mais l'auteur sait rester sobre.
L'héroïne pourrait passer pour égocentrique (non pas à cause de son cancer mais de sa personnalité de départ) mais justement son aveuglement et son égoïste me l'ont rendue plus réelle. Ce n'est qu'une gosse de 16 ans pour qui le monde vient de s'écrouler et qui essaie de garder pied comme elle peut. Elle fait des boulettes, rejette les uns ou les autres, ne sait pas ce qu'elle veut, ne comprend pas certains signes justement, pourtant évidents, mais ce n'est qu'une gamine.
La romance menée par un trio amoureux est visible à mille kilomètres et on est quasiment certain de savoir comment ça va se finir en commençant le bouquin mais tant pis, ou tant mieux, finalement j'aurais été déçue du contraire.
L'écriture est agréable, l'auteur prend son temps mais je ne me suis pas ennuyée et j'ai passée une soirée agréable en le lisant.
A découvrir à partir de 13 ans.
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