Cette étoile ne s'éteindra pas
Esther Earl
Editions Nathan
Tout comme j'avais été scotchée par Nos
étoiles contraires, Cette étoile ne s'éteindra pas ne m'a pas épargnée. Après
l'avoir reçu (une jolie surprise), je ne pensais pas pouvoir le lire, comprenez
je n'aime pas les récits avec des maladies graves, je suis trop émotive, trop
sensible pour plonger à coeur ouvert dans la maladie. Et puis, dès le premier
jour, j'ai commencé à l'ouvrir (le livre, quoique mon coeur aussi) comme je l'avais d'ailleurs fait pour Nos
étoiles contraires, j'ai d'abord lu la fin... puis j'ai lu un peu du début, du
milieu, à nouveau la fin, pour finalement le commencé à la première page et le
dévorer d'une traite. J'ai pleuré un bon millier de fois. C'est tellement
touchant, proche de nous, que l'on finit certaines pages totalement en vrac. A
contrario, il y a de nombreux moments drôles aussi donc on se retrouve à
alterner sourires et larmes. Etant athée, voire anticléricale, j'ai parfois eu
du mal avec toutes les références à dieu et sa miséricorde... Mais l'on peut
comprendre que la religion puisse permettre de tenir à cette famille... Mais on
remarquera que plus la maladie avance, moins la religion ne sera présente, pire
on voit la foi de la mère - pourtant femme de pasteur - se transformer en même
temps que la douleur augmente chez sa fille. Comment garder la foi lorsque son
enfant a si mal au jour le jour ?
Le texte est toujours juste,
il comprend essentiellement des passages du journal intime (durant ces années
de maladie, Esther remplira plusieurs carnets) de la jeune fille et des apartés
des parents. Esther nous raconte sa vie de lycéenne, ses amies, ses relations
avec ses soeurs et ses parents. Esther est une jeune fille adorable,
impétueuse, râleuse, patiente, courageuse, impatiente... vous voyez, elle est
comme tout le monde pleine de défauts et de qualité, elle est changeante comme
tout un chacun, elle est à la fois une adolescente "normale" avec un
caractère fluctuant et une jeune fille bien trop mature à cause de ce qu'elle
subit. Esther adore lire et écrire. C'est une grande fan du monde d'Harry Potter
et elle trouvera beaucoup de soutien dans les groupes de fans crées sur
internet. Elle a de nombreux vlogs. Elle aime aussi la plume de John Green, il
aura la chance de partager avec elle des moments riches en émotions.
Esther aime aussi dessiner
et le livre est parsemé de ses dessins. Au fil des pages et de l'avancement de
la maladie, j'ai ressenti un dispersement de la pensée de la jeune fille, la
douleur et la fatigue font que l'on a parfois du mal à savoir où elle va. Il
faut prendre le livre tel qu'il est, il n'est pas sans défauts du point du vue
du style ou même de la construction mais il n'en demeure pas moins un document
pertinent. Il est douloureux de connaître par avance le destin de la jeune
fille, de la voir rêver d'embrasser un garçon tout en sachant que ce ne sera
jamais le cas, de sentir sa souffrance et sa solitude. Pour les adolescents, je
pense que cela peut être riche d'enseignement sur l'importance de vivre
pleinement et de profiter des siens.