Sara Holland
Editions Bayard Jeunesse
Fiordenkill,
Ardant, Solaria. Ainsi sont nommés les Royaumes magiques voisins du nôtre.
Fiordenkill, recouvert de glace et de givre ; Ardant, écrasé par la chaleur ;
et Solaria, dont la porte a été scellée pour empêcher les créatures bestiales
qui l'habitent d'en sortir. Au coeur des Rocheuses du Colorado se trouve
l'auberge Havenfall : un sanctuaire où ces mondes s'entrecroisent et où
l'Aubergiste oeuvre pour maintenir la paix entre eux.
Chaque été, sa nièce Maddie vient l'épauler.
Havenfall est le seul endroit où elle peut oublier ses sombres secrets de
famille. Jusqu'au jour où l'impossible se produit : Maddie trouve la porte de
Solaria ébréchée et son oncle inconscient. Le fragile équilibre entre les
mondes est alors menacé. A mesure que les masques tombent, Maddie prend
conscience qu'elle ne peut compter que sur elle-même pour restaurer la paix des
Royaumes...
et les sauver. Trahisons, complots, magie et
amour : un premier tome qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page !
J’ai aimé le roman mais quelle lecture frustrante !
Il a fallu attendre un peu plus de 100 pages pour retrouver ce qui
faisait le sel d’Everless. Durant ces 100 premières pages, j’ai trouvé le style
pompeux. Je n'avais pas eu ce ressenti avec Everless, ça m'avait paru plus
fluide, moins pontifiant. C'est à la plume de Kerstin Gier (la trilogie des
gemmes) que j'ai pensé en lisant ce début, et si j'aime la plume de cette
dernière, j'avais du mal à retrouver le style de Sara Holland. Tout est décrit
si précisément que j'ai parfois eu l'impression de découvrir un scénario. On
arrive super bien à imaginer les scènes, les gens, et c'est top. Mais j’avoue
que c’est au point où je me suis demandé si l'autrice n'avait pas cherché à
créer un peu artificiellement un récit qui pourrait donner une future série
Netflix...
Tout ce qui tient de l'intrigue, des mondes, m’a énormément plu mais
dès qu'on touche à la romance ou à l'ambiguïté des rapports entre les
protagonistes, j’ai senti que c’était forcé, ça ne paraissait pas naturel. Par
contre, ça peut être un bon point pour l’identification des lecteurs ados. Ils
pourront se retrouver dans ces questionnements autour de la sexualité.
Le résumé m'avait fait penser que Maddie arriverait en plein chaos, ça
n'est en fait pas le cas, et on peut découvrir les lieux tranquillement. J’aime beaucoup le passage de la
description de la chambre de l’héritière (une des résidences de l’auberge) et
le fait que les objets aussi pourraient contenir de la magie.
Maddie n'est pas une héroïne hyper attachante. Elle n'est pas assez
anti-héros pour être attendrissante et elle n'est pas assez forte et sûre
d'elle pour qu'on l'admire.
C'est peut-être lié à son âge. Dans un sens, c'est bon signe, l'autrice
arrive à créer une ado; c'est à dire une personne qui oscille entre vouloir la
paix et vouloir des responsabilités, avoir des sentiments exacerbés mais en
même temps qui tente d'être maître d’elle-même. Alors qu’il s’agit d’un premier
tome, on finit par la voir évoluer. On la sent grandir, perdre ses illusions
d'enfance pour découvrir que le monde enchanté qu'elle croyait connaître sur le
bout de doigts est bien plus complexe que ce qu'elle pensait. On la voit
cogiter et s'indigner. Elle apprend à faire face, à accepter que tout n'est pas
ni blanc ni noir, et surtout à réfléchir par elle-même. Elle devient
progressivement plus mature.
J'aime la
relation entre Graylin et Maddie, elle est chaleureuse. Ce rapport oncle-nièce
est mon préféré dans le récit. Graylin est même mon personnage préféré. Il a une personnalité bienveillante et protectrice qui fait du bien à la lecture de l’histoire. Il est tellement
attachant que j'aurais aimé qu'il soit encore plus mis en avant.
Autre personnage
emblématique d’Havenfall : le Prince d’Argent ! Il nous fait kiffer mais on n'est pas
dupe ! C’est le plus attrayant des personnages masculins de l'histoire ! Je ne
suis pas spécialement romance ni fangirl mais parfois certains personnages font
ressortir ça chez moi et je dois dire qu'avec lui, ça fonctionne plutôt bien ! Par contre, on sent
clairement le Bad boy sous des airs angéliques. Comme me l’a fait remarquer ma
copinaute de Sous le Feuillage, il a des airs du Darkling de Grisha !
Nate, le frère disparu de Maddie, on ne sait pas s'il est mort ou pas. On a envie d’aller directement à la conclusion pour avoir le fin mot de l’histoire ! Mais pas de corps + duologie + les retournements de situation qu'affectionne l'autrice, ça sent forcément le retour à un moment donné !
Ce premier volume est marqué par un rythme très intense durant les 100 dernières pages ! Mais on le termine donc en restant sur notre faim ! Vivement le prochain !