lundi 23 septembre 2013

Giacomo Foscari, livre 1

Giacomo Foscari, livre 1 : Mercure
Mari Yamazaki
Editions Rue de Sèvres
Amatrice de l'oeuvre majeure de l'auteur, Thermae Romae, j'étais curieuse de découvrir cette nouvelle série. J'ai été totalement surprise par le chemin pris par Mari Yamazaki, je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle nous propose une histoire de ce registre-là. Le récit est beaucoup plus réaliste et surtout dur, parfois brutal voire abrupt, que je ne le pensais. Mais avant d'aller plus loin, je vais revenir sur le speech du livre. 
Le manga porte, comme son titre l'indique, sur Giacomo Foscari. Cet homme est italien, vénitien pour être plus précise, et est issu d'une riche famille
Le récit s'arrête successivement sur trois espaces-temps différents : l'enfance et adolescence de Giacomo dans l'Italie avant la montée du fascisme et pendant cette période troublée; ses années en temps que professeur à l'université de Tokyo au japon; et enfin son retour en 1993, après vingt ans d'absence, en pays nippon. L'auteure commence par la petite enfance, puis enchaîne sur 1993 avec le retour au Japon et c'est ce retour qui replonge le personnage principal dans ses souvenirs et le ramène en 1966. 
Le rythme du récit est lent au départ, on suit Giacomo dans son quotidien et ses rencontres amicales. L'ambiance est assez étrange, surtout lorsque le personnage discute avec un de ses amis. Ces échanges qui semblent un peu sans queue ni tête, ont tout de même l'avantage de nous apprendre à connaître et comprendre un peu mieux notre héros. 
Enfant, Giacomo a grandit au milieu des livres et a cultivé un amour pour l'antiqué. Cet enfant studieux et calme admirait le fils d'un des employés de son père, Andrea, libre et audacieux. 
En grandissant cette admiration, au bord de l'envie, s'est transformée en désir et en amour.
Alors certes, ce n'est pas aussi explicite que cela dans le livre mais nous le percevons en filigrane et tout au long des pages. Les pensées de Giacomo reviennent sans cesse sur Andrea, au point de devenir obnubilé par un jeune serveur japonais, Shusuke, qui lui ressemble. 
Et en parallèle de l'histoire de Giacomo, nous suivons aussi celle de ce serveur. Ces deux vies vont se croiser et parfois entrer en collision à travers un autre personnage, celui d'une jeune femme, Satoko, qui semble très proche de Shusuke
J'ai bien ma petite idée sur leur relation et contrairement à ces apparences j'ai l'impression qu'il s'agit d'un frère et d'une soeur, qu'ils n'ont peut-être pas le même père mais bien la même mère. Dans ce cas-là, ce serait une relation incestueuse, ce n'est peut-être qu'un faux ressenti mais ce ne serait pas si étonnant étant donné le style très réaliste de ce récit dans lequel l'auteure ne ménage pas ses lecteurs et montre la société et aussi l'être humain dans son abjection la plus totale (pédophilie). 
Et c'est là où je reviens à mon introduction et où j'ai été surprise par l'histoire en démarrant ma lecture. Je pensais trouver un manga qui tournerait autour de la culture italienne et japonaise, et d'ailleurs c'est le cas aussi (il y a une scène amusante qui passe au moment de la fête des cerisiers), mais le lecteur a en plus des tranches de viela vraie celle qui n'est pas toujours facile ni belle et c'est ainsi que Mari Yamazaki nous offre un livre touchant, qui remue et qui marque ! 
Ce n'est pas un manga simple d'accès, de plus certaines scènes sont dures, donc une lecture à réserver aux plus de 14 ans
Quelques mots sur l'édition : Le livre a été édité dans le sens de lecture occidentale. Il est plus grand qu'un manga classique. Quant à la couverture, à rabats, elle est soignée et délicate
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