Comment tomber amoureux... sans tomber
Susie Morgenstern
Editions L'école des Loisirs
Collection Médium
"Annabelle a décidé que son coeur était hors service et sous les ordres exclusifs de son cerveau. En terminale S, rien n’existe en dehors de son travail. Et pas question pour elle de se limiter à l’obtention du bac, il faut qu’elle soit la meilleure.
Les garçons ? De simples copains. Et ce n’est pas Samuel, le fils de l’ambassadeur des États-Unis parachuté dans sa classe, qui y changera quelque chose. Annabelle est d’accord pour consacrer deux heures par jour à parler français avec lui, à condition qu’il ne la ralentisse pas dans sa course vers l’excellence.
Annabelle est ambitieuse et passionnée, comme les autres femmes de la famille. Sa mère, Lulu, est obsédée par ses recherches universitaires. Sa grand-mère, Marguerite, ne lâchera pas ses fourneaux avant d’obtenir la deuxième étoile pour son restaurant. Elles risquent toutes trois de tomber de haut, de très haut. De tomber… amoureuses !"
Annabelle est ambitieuse et passionnée, comme les autres femmes de la famille. Sa mère, Lulu, est obsédée par ses recherches universitaires. Sa grand-mère, Marguerite, ne lâchera pas ses fourneaux avant d’obtenir la deuxième étoile pour son restaurant. Elles risquent toutes trois de tomber de haut, de très haut. De tomber… amoureuses !"
Un titre pertinent, une couv pétillante, une auteure dont j'aime les livres, et une belle maison d'édition... j'étais impatiente de découvrir "Comment tomber amoureux... sans tomber."
"C'est une journée chaude, trop chaude, aussi bleue dans le ciel que dans l'âme."
ô_o Première phrase et ça commençait très mal. Je la relis une deuxième fois "une journée chaude aussi bleue dans le ciel que dans l'âme." et non vraiment je ne comprends pas.
Je continue, Annabelle a rencontré son nouveau camarade américain Samuel...
"les yeux vers la poitrine généreuse d'Annabelle."
et 2 pages plus loin :
"cette fille aux seins généreux, cette Annabelle"
Il n'y a rien que j'aime moins que les détails insipides et répétitifs sur le physique des personnages. De plus, quel garçon de 17 ans dirait "aux seins généreux" ??!!
Je continue... 16 pages, déjà 5 chapitres (les chapitres sont très courts et leur titres toujours en bilingue), et je n'en pouvais plus. S'il n'était s'agit de Susie Morgenstern et de L'école des Loisirs, j'aurais arrêté là ma lecture.
Mais j'ai persévéré, en essayant de passer outre ce qui me gênait. Alors certes, les personnages sont à mille lieux de nos vies. Les adolescents n'ont comme principal soucis dans leur vies que de savoir s'ils vont avoir la mention très bien au bac ou... la mention très bien. -_- Ils mangent au restaurant comme ils respirent (et pas le restaurant chinois avec buffet illimité où tu ne vas qu'une fois par an, et encore le midi parce que le soir c'est plus cher, non, non, des restos qui organisent des "brunchs" (humhum) à 100 euros par tête de pipe, des établissements "de rêve" aux menus libanais, des dîners en nocturne au musée d'Orsay... vous reprendrez bien un peu de caviar ou de soupe aux truffes ?), et ne rencontrent que des gens passionnés et passionnants. A 14 ans et 17 ans, ils dialoguent entre eux comme des adultes de la classe sociale aisée, il y a clairement un décalage énorme entre les jeunes lambda et ceux du roman.
Malgré tous ces points négatifs, j'ai aimé ce roman. Parce que ce côté tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, ça a son charme. C'est un livre qui rend heureux, dont les belles idées restent longtemps en tête. A chaque coupure dans sa lecture, on reste plongé dans ses pensées à évaluer le récit au regard de sa propre expérience de la vie. Entre l'amour, la nourriture, la sensualité, la famille, quelques personnages tirent leur épingles du jeu, mon préféré étant le plus fantasque de tous, la tante Aimée. On sent que le récit est proche de la vie de l'auteure : ce garçon qui arrive en France sans connaître un mot de la langue et tombe amoureux d'une française, ce plaisir de manger presque à chaque page, ces forts liens entre les générations de femmes, ce rattachement aux racines juives, et tout simplement ce bonheur de vivre et d'être près des siens.
C'est un livre intergénérationnel, je le ferais lire à mon fils lorsqu'il aura atteint 15 ans, et à ma mère qui, j'en suis certaine, va l'adorer.
L'auteur préconise une lecture à partir de 12 ans, personnellement je dirais dès 13/14 ans, pas avant. En tous cas, un roman parfait pour les romantiques.
"On passe le reste de l'existence dans la nostalgie de l'enfance de nos enfants."
"Le différence entre "tomber amoureux" et "aimer" est que l'un est temporaire et l'autre permanent."
"Moi je t'aime, sincèrement, toi tu attends que je sois amoureux.Toi tu attends un feu, un incendie qui dévore tout. Pour moi, tu es la source qui illumine ma vie, qui fait la différence entre abandon et joie, un aperçu de la plénitude."