Stacey Lee
EDITIONS MILAN
Nous sommes dans les années 1890.
Jo est une jeune femme pauvre qui vit à Atlanta dans les sous-sols d'une
imprimerie en compagnie d'un vieil homme qui a pris soin d'elle depuis
toujours. Modiste, elle se fait virer du jour au lendemain car à l'époque il ne
fait pas bon avoir la langue bien pendue lorsqu'on est d'origine chinoise.
Devant absolument subvenir à leurs besoins, elle rentre au service d'une grande
famille de la ville comme bonne de la fille aînée, une horrible peste un peu
plus âgée et qui l'avait déjà prise comme souffre-douleur dans le passé. En
parallèle, Jo devient Miss Sweetie, la nouvelle plume du journal qui les abrite
(sans même le savoir) elle et Old Gin.
Cette fiction historique est très accessible, on
est dans du roman YA. L'autrice met en avant les lois Jim Crow (avec la
séparation sociale entre les noirs et les blancs dans les tramways et autres
lieux publics) et le mouvement des suffragettes (malheureusement contaminé par
le racisme en Géorgie ainsi en 1885, les femmes noires sont exclues de la
convention d'Atlanta). Au travers de ses chroniques, Jo tente de faire passer
des messages d'ouverture, des messages féministes bien entendu, à une époque où
les femmes n'avaient pas leur mot à dire.
Les autres sous-intrigues sont nombreuses.
L'autrice a même réussi à me surprendre !
Le roman m'a rappelé "La couleur des
sentiments" mais je n'ai pas vu passer cette référence sur goodreads et
les avis américains donc je me demande si mes souvenirs de ce livre culte sont
vraiment bons (ma lecture date !). Mais "La vie vue d'en bas" est
plus pétillant et plus impertinent grâce au caractère tranché de l'héroïne.
Le ton est résolument actuel mais au risque de
perdre en réalisme. Mais tant pis, on est sur du YA, ça nous permet d'avoir un
récit attrayant, rythmé, avec même une jolie romance en fond. J'ai clairement
été convaincue par le charme qui se dégage du roman, je vais guetter les
futures parutions de Stacey Lee et regarder du côté de ses précédents ouvrages.