Val Emmich
Editions Bayard
Evan Hansen a toujours eu du mal à
s'intégrer. Il n'a pas d'ami, ne parle à personne à part sa mère et son psy. Ce
dernier lui confie un exercice quotidien : s'écrire des lettres. Seulement,
Connor, un de ses camarades de classe lui en dérobe une. Quelques heures plus
tard, il est retrouvé mort. Le jeune homme s'est suicidé.
Découvrant la lettre dans sa poche,
les parents de Connor pensent qu'elle a été écrite par Connor, pour Evan, et
vont être ravis de découvrir que, malgré tout, Connor avait un ami, qui a tenté
de le sauver.
Cela fait du bien à Evan de se sentir utile et
aimé, alors, bientôt, il s'enfonce dans une spirale de mensonges dans laquelle
il ne peut plus sortir...
Et en un instant, la vie solitaire d'Evan
change. Il n'est plus invisible.
J'étais un peu inquiète avant de commencer le roman, me demandant comment l'auteur pourrait me convaincre que les grosses coïncidences qui font le sel du début du récit selon le synopsis pouvaient sonner justes. Mais en fait, ça fonctionne ! Tout se déroule, découle, de façon fluide. La vie nous entraine souvent ailleurs que là où nous l'aurions pensé et c'est cette succession de petits couacs qui font que naturellement Evan se retrouve dans un sacré quiproquo.
On suit donc Evan qui va devoir
affronter son mensonge. Enfin, c'est comme ça que sont présentées les choses.
Pourtant, il a tenté de dire la vérité...
On a également le point de vue
d'un autre personnage et je ne m'attendais pas à cet aspect-là dans ce roman.
C'est Connor qui intervient alors même qu'il est décédé. Il observe ses
parents, sa soeur, et bien entendu Evan.
Evan est un chouette gamin.
Gentil, attachant et avec une maladresse qui m'a beaucoup parlé et touché. Il
n'est malheureusement pas bien dans ses baskets, il est trop introverti et ne
cesse de cogiter pour chacune de ses actions. Rien n'est naturel pour lui, tout
est difficile, chaque activité à l'extérieur lui demande beaucoup d'efforts.
(PS : quelqu'un sait pourquoi dans les romans YA, les
mamans solo sont toujours infirmières ?)
J’ai particulièrement aimé comment était traité le
sujet du suicide chez les ados. Pourtant, sur insta, j’avais lu tout le
contraire plusieurs fois. Mais vu ce que je vois des ados autour de moi, ça
sonne en fait très juste. Le suicide chez les ados est parfois réalisé sous le
coup d’une impulsion car ils prennent tout très à cœur. L’auteur montre bien
que tout n’est parfois question que d’un moment où les émotions chez les jeunes
sont tellement fortes qu’ils ne voient malheureusement pas d’autres issues à
cet instant T. C’est une lecture dont, malgré quelques longueurs, je me souviendrai.
J’ai deux-trois passages qui m’ont vraiment marqué, et dont j’ai l’impression d’avoir
les images en tête. Alors ce n’est pas un coup de cœur mais c’est une lecture
qui fut plaisante et enrichissante, et que je vais conseiller aux ados de mon
entourage.