Sandrine Beau
Une lecture très
difficile pour moi car elle aborde un thème que je fuis habituellement : les
violences sexuelles sur les enfants. J'ai donc préféré lire ce récit de suite
de peur de ne pas avoir le courage de le faire ensuite. Et si je me suis
lancée, c'est vraiment parce qu'il s'agit d'un roman de Sandrine Beau.
Bingo, j'ai la nausée qui est montée
très vite. Chaque court chapitre offre une alternance de points de vue.
Lenny qui cherche désespérément à se
tuer. Saphir qui n'est bien que dans l'eau. Biscotte aimerait rembobiner sa
vie, n'avoir pas été là où il a été en même temps que ces gens-là.
Contrairement aux trois autres, Esteban n'est pas un jeune ado, il a 35 ans et
un fils de 11. 11 ans, c'est l'âge où lui aussi a vécu pire que la mort.
L'autrice fait monter la tension,
c'est horrible de continuer la lecture en sachant ce qu'il va se passer. Mon
avis est forcément conditionné par mon vécu mais certains passages vont trop
loin à mon goût, j'ai failli vomir, sauter des phrases, ne pas pouvoir terminer
le roman.
Ce qui est atroce aussi, c'est
l'incompréhension de la famille, impossible de ne pas se demander pourquoi les
parents ne posent pas de questions, LA question, quand tout va aussi mal. En
même temps, je sais d'expérience que certains ne veulent pas savoir. Mais il ne
faut pas oublier toute la manipulation dont sont capables les monstres, comment
beaucoup savent gagner la confiance de tous.
Sandrine vise juste encore une fois.
Ah ça, elle sait donner vie à ses personnages ! Quelle justesse dans le
ressenti d'Esteban lorsque son fils s'approche des 11 ans ! Personnellement, je
n'ai jamais autant aimé les 11 ans de mes fils ! Enfin, ils n'avaient plus
l'âge de 10 ans.
Je leur ferai lire ce roman, Tristan
du haut de ses 16 ans peut déjà le découvrir, Robin devra attendre ses 15 ans.
C'est une lecture qui est aussi (voire surtout) à conseiller aux parents. Sur
un thème similaire et toujours de Sandrine Beau, je vous recommande chaudement
La Porte de la Salle de Bain (chronique ICI).