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mercredi 1 mai 2013

Le secret de la grue blanche

Le secret de la grue blanche
Christelle Huet-Gomez
Ein Lee
Editions nobi nobi !
Collection Soleil Flottant
 
Longtemps que je voulais prendre le temps de chroniquer cet album car c'est l'un de mes préférés et sans doute celui qui arrive en tête de mes coups de coeur de chez nobi nobi !.
Pour qui est fan de la culture asia, la légende de la grue n'est pas inconnue. On trouve même fréquemment des références dans les mangas (je me rappelle par exemple d'une planche dans Dengeki Daisy). Cette histoire issue du folklore japonais, le conte "Tsuru no ongaesti", "le retour d'une faveur d'une grue", est très célèbre là-bas. Il s'agit du récit de deux vieillards qui secourent et recueillent tour à tour une grue puis une fille. Une variante de cette fable est "Tsuru Nyobo", "la femme grue" et c'est cette variante qui est présentée ici dans "Le secret de la grue blanche". Le grue est sauvée non pas par un couple de vieilles personnes mais par un jeune homme. Peu de temps après ce sauvetage, une jeune femme frappe à la porte de la maisonnette de l'homme. Les deux jeunes gens finissent par tomber profondément amoureux et par vivre ensemble.
 L'argent et la nourriture manquant, la femme, Saori, décide de tisser une étoffe pour la vendre. Elle s'installe dans une pièce fermée et interdit à son mari d'ouvrir la porte et de chercher à la voir. En fait, Saori est une grue transformée en humaine, pour créer un brocart de soie elle doit s'arracher ses propres plumes. Cette activité la rendant très malade, son compagnon, Makoto, s'inquiète. La troisième fois où elle s'enferme, lorsqu'arrive le septième jour, ne tenant plus il ouvre la porte et découvre la vraie nature de Saori. Celle-ci s'enfuit, s'envole et ne revient plus jamais. 
C'est une belle histoire d'amour, les jeunes gens sont doux et s'aiment tendrement. Si la fin peut sembler triste, elle ne l'est pas véritablement, l'auteur a réussi une sortie optimiste en mettant l'accent sur l'importance de la liberté. La boucle est d'ailleurs bouclée puisqu'au début de leur histoire le jeune homme avait délivré et rendu sa liberté à la grue. 
Comme le dit le titre japonais d'origine, c'est le récit d'un retour de faveur, d'une reconnaissance, la jeune femme aide en retour celui qui l'avait sauvée. Mais malgré leur amour et la confiance demandée par Saori, Makoto n'a pas pu s'empêcher d'ouvrir la porte et a rompu sa promesse
Cette mélancolique histoire est portée par des magnifiques illustrations. Créant des jeux de lumières, alternant les couleurs chaudes et froides, Ein Lee nous éblouit par des doubles pages lumineuses et d'une très grande finesse
Un album à découvrir à partir de 6 ans

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jeudi 19 juillet 2012

La Princesse au bol enchanté

La Princesse au bol enchanté
Samantha Bailly
Ein Lee
Editions Nobi Nobi ! 
"La princesse Haruka grandit dans l'affection de ses parents, jusqu'au jour où la maladie frappe sa mère. Dans son dernier souffle, celle-ci lui pose un bol sur la tête pour la protéger. Mais Haruka ne peut plus ôter cette coiffe de bois qui lui dissimule le visage. Devenue différente aux yeux de tous, elle décide de partir loin et devient simple servante. Son chemin croise alors celui d'un beau prince..."

J'adore les albums de chez Nobi Nobi ! et celui ci ne fait pas exception à la règle. 

L'histoire très poétique a pour thèmes principaux, l'amour et l'apparence, le beau prince tombant amoureux de Haruka alors que le bol cache son visage et qu'elle pourrait être très laide. Mais là n'est pas l'important, la beauté se doit d'être d'abord intérieure et c'est de leur échanges quotidiens qu'est né l'amour entre les deux jeunes gens. L'histoire qui rappelle à bien des égards le conte de Cendrillon, se révèle ici plus dur et plus réaliste car les sujets sensibles de la perte d'un parent et du rejet du père suite à son remariage sont bien montrés.
L'auteur a su écrire un texte très beau, au style fluide, agréable à lire seul ou à haute voix pour les enfants.

Après nous avoir émerveillée dans Princesse Pivoine et dans Le secret de la grue blanche, Ein Lee confirme son talent et nous enchante dans la Princesse au bol enchanté. 
Ses illustrations sont tantôt sombres tantôt claires car elles suivent le ton du récit mais elles sont toujours chatoyantes
A chaque illustration, l'illustratrice crée un jeu de lumière très réussi
Les illustrations mettent particulièrement en valeur toute la richesse culturelle du Japon, nous retrouvons tout le charme nippon à travers les éléments du folklore du pays : l'instrument traditionnel de musique (koto), le pont, les cerisiers en fleurs, les pétales qui s'envolent, le temple, la statue d'une divinité à demi dissimulée... 

  

Les personnages ont des visages très expressifs, tristesse, joie, mépris, tendresse, bonté, l'album est très vivant et capte le lecteur tant par la beauté de l'illustration en elle-même que par les regards des personnages. 

Une double page m'a également fait sourire, celle du concours de beauté. Princesses qui minaudent, courtisans enthousiastes, Ein Lee crée là une illustration pleine d'humour, tout à fait bien venu dans l'histoire.  Cette illustration m'a d'ailleurs fait penser à l'univers de Miyazaki et plus particulièrement au voyage de Chihiro, j'avais l'impression de retrouver les employés des bains. 

Rien n'est laissé au hasard pour ce qui concerne l'édition. Première de couverture sublime, quatrième de couverture soignée, pages de garde élégamment illustrées, papier de belle qualité, haut rendu des couleurs, de bout en bout l'éditeur nous offre un magnifique album. A la toute fin du livre, nous trouvons deux pages doubles de "bonus", à savoir que dans la première double page, nous retrouvons les biographie des auteurs, un " à propos du conte" très enrichissant qui permet d'aller plus loin et d'apprendre les origines du récit et enfin un "en savoir plus" contenant les définitions des termes japonais qui jalonnent le texte. La dernière double page est consacrée aux "coulisses du livre" qui nous permettent de voir les tâtonnements créatifs de l'illustratrice. 
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