mercredi 7 octobre 2020

Les Menteurs de Mariposa

Jennifer Mathieu

Editions Milan

ETE 1986, Ile de Mariposa, Texas Chaque été, Elena Finney fait du baby-sitting pour la famille Callahan. C'est le seul moyen pour elle d'échapper quelques heures à sa mère, possessive, manipulatrice et incontrôlable. C'est le seul moyen pour elle de voir son petit ami en cachette. Joaquin Finney a, lui aussi, un secret : il prévoit de quitter l'île pour rejoindre un père inconnu qui, d'après Mamita, vivrait en Californie.
Ce plan, il n'en a parlé à personne, excepté à sa soeur. Mais si Elena craque et avoue tout à Mamita... que se passera-t-il ?

J'avais adoré Moxie de la même autrice. Je ne pouvais pas passer à côté de la lecture de son dernier roman. Sous ses aspects de thriller, Les Menteurs de Mariposa n'en est pas un, nous sommes dans un récit familial. Plongé dans les années 80, le lecteur découvre cette famille dysfonctionnelle formée de seulement 3 personnes, une mère et ses deux grands adolescents. En dehors de son travail, Caridad se noie dans l'alcool. Impatiente, impulsive, sûrement bipolaire et maniaco-dépressive, elle n'a rien de bien sympathique ni d'une bonne mère. Il faudra attendre la toute fin du récit pour qu'elle paraisse plus humaine. Joaquim est gentil mais il est égoïste. Il ne pense qu'à lui-même et à son père disparu. Il fait peu d'efforts pour ne pas mettre sa mère en colère alors même que c'est sa sœur qui en subit ensuite les conséquences. Elena est fliquée heure après heure par sa Mamita. Sa vie est morne et injuste. Son frère peine à se rendre compte de la différence de traitement entre lui et sa sœur. S'il n'est pas très heureux d'avoir une mère alcoolique, il n'a pas à se soumettre aux impératifs de ménage et d'horaire. 

Le récit est non linéaire avec différents flash-backs. Le récit s'appuie sur l'exil forcé de Caridad. Entre 1960 et 1962, plus de 14 000 enfants cubains ont été contraints de quitter leur pays. Il s'agit même d'un des déplacements de mineurs non accompagnés les plus importants du XXe siècle. Caridad passe alors d'une fillette choyée à ce qu'elle considère comme une vie de domestique dans sa famille d'accueil américaine. Quant à Joaquim et Elana, ils sont au carrefour de leur vie cet été là. Les secrets, les tromperies, les manipulations vont atteindre leur apogée. Ils sont engagés dans un cercle vicieux et infernal. J'ai rarement lu un roman pour ados et jeunes adultes aussi déprimant. ^^" Le récit est pessimiste du début à la fin, la cruelle réalité qui rythme le quotidien des différents protagonistes s'abat sur le lecteur. Peut-être que le roman se termine trop tôt car même si la fin est ouverte, c'est cette morosité qui domine, comme si un destin noir immuable s'abattait sur les personnages. 

A découvrir à partir de 14 ans. 


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